engagement

Extraits étiquetés avec : engagement

  • La force, dire oui à la vie

    La force naît quand nous apprenons à dire oui à la vie, à la laisser croître en nous plutôt que de nous auto-maltraiter par la plainte incessante. Elle n’est pas un préalable à l’engagement, mais une résultante de l’engagement.

    Couverture de Traité de morale pour triompher des emmerdes
    page(s) 30
  • Les cinq premiers liens

    Le bouddhisme envisage Dix liens qui attachent à l'existence. Les cinq premiers enferment dans le monde grossier que nous connaissons. L'anāgāmi s'en est complètement libéré. Les cinq suivants, subtils, attachent aux mondes divins dont le sage doit aussi se dégager pour atteindre le nirvāna.

    Le premier lien défait par la pratique de la Voie est la croyance à l'ego en tant qu'être autonome, individuel et séparé de tous les êtres. En dehors de tout concept métaphysique propre au bouddhisme, on voit facilement que ce lien ou cette croyance, noué par l'orgueil et l'égoïsme, nourrit l'indéfinie variété des souffrances égocentriques, des plus grossières aux plus subtiles. Elles passent toutes par les nœuds émotionnels qu'entretient l'enfermement dans le moi empirique, solidifié et hypostasié. Ignorer ce lien empêche toute réalisation spirituelle ultime. À l'inverse, les personnes réalisées donnent toutes une impression de transparence, due à l'effacement de leur individualité derrière la Loi transcendante qui œuvre à travers eux. Cet effacement, celui de la mort au moi, est identique à ce que l'on appelle mort du « vieil homme » dans le langage de la mystique chrétienne.

    Vient ensuite le doute sceptique. Ce deuxième lien se caractérise par l'attitude méfiante à l'égard de l'enseignement traditionnel, qui empêche de s'engager vigoureusement à en expérimenter le contenu, et s'abrite derrière les rationalisations les plus diverses. Ce manque de foi en autrui est évidemment corrélatif d'un manque de confiance en soi et en sa propre capacité à entreprendre avec succès. Il y a là une dévalorisation, masochiste dirait un psychiatre, qui empêche de découvrir la présence de la divinité au centre du cœur. Cet obstacle empêche radicalement tout engagement spirituel sérieux. Il est surmonté par l'attitude évangélique qui consiste à chercher, frapper et demander.

    L'attachement aux rites et règles éthiques présente le troisième lien à défaire. Cet énoncé peut sembler paradoxal. Il ne s'agit pas d'un refus des rites ou de la morale, indispensables, mais de reconnaître leur valeur relative, et qu'à un certain stade, s'y attacher devient un obstacle conduisant au ritualisme, à la sclérose, à l'intégrisme. La maturité spirituelle suppose que l'initié peut dépasser  la fixation craintive à ce qui est bon et efficace, pour aller plus loin. Il faut découvrir la relativité des critiques du bien et du mal par rapport à la vérité. Seule la vérité rend libre : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres » (Jean 8, 32). Cela suppose un dépassement du dualisme vers le principe transcendant, où les contraires deviennent complémentaires. Le bouddhisme insiste beaucoup sur la primauté de cette connaissance transcendante. Le christianisme également : « La cause universelle ne se manifeste à découvert et véritablement qu'à ceux-là seuls qui vont au-delà de toute consécration rituelle et de toute purification », écrit Denys l'Aéropagite, l'un des maîtres à penser de  saint Thomas d'Aquin.

    L'avidité sensuelle est le quatrième lien. Il se retrouve à tous les niveaux, de plus grossier (alimentaire, sexualité seulement sensuelle), au plus subtil (musique, poésie, jeux intellectuels). L'attachement sensuel gouverne notre monde. Éros est très séduisant. Le problème n'est pas de lui couper les ailes, son activité étant nécessaire, mais de se libérer de l'attachement au désir, ou encore du désir du désir, cette complication mentale permanente qui survit à la satisfaction du besoin. Une longue pratique, méditative et dans l'action, s'avère nécessaire. Il faut expérimenter par soi-même que les joies de la réalisation spirituelle transcendent les jouissances sensuelles, ce qui ne supprime pas ces dernières.

    Il reste la malveillance ou l'agressivité. Il est indispensable de dépister puis de couper ce lien, qui nous pousse à haïr et détruire, tout ce qui semble contrarier ou menacer le moi, lui nuire ou lui déplaire. Et cela tant dans nos manifestations conscientes que dans nos déterminations inconscientes décelables dans nos actes manqués ou nos rêves. La haine vient d'une réaction de défense puérile devant une menace, ou ce qui est ressenti comme tel par notre faiblesse postulée inconsciemment. L'homme sûr de sa force interne ne hait pas. Bien entendu, il ne se prive pas d'écarter ce qui peut, réellement, lui nuire.

    Couverture de Itinéraire d’un bouddhiste occidental
    page(s) 45-48
  • Les étapes du cheminement dans le bouddhisme tantrique

    La lignée Kagyupa est l'une des quatre écoles du Vajrayāna. Son nom signifie littéralement « la lignée de la tradition orale ». Elle met l'accent sur l'importance de la relation maître-disciple et la nécessité d'une pratique immédiate de la méditation, sans de longues études théoriques préalables. Dans le cadre des doctrines et pratique connues du bouddhisme tantrique, elle propose une méthode progressive, dont nous allons évoquer quelques étapes.

    La première est de méditer, au sens d'une réflexion approfondie et soutenue, sur les quatre idées fondamentales qui détournent l'esprit du cycle des existences : le fait d'être doté d'une précieuse existence humaine libre et bien pourvue, qui rend possible la libération ; l'impermanence universelle des phénomènes ; la souffrance inévitable dans toutes les formes de l'existence cyclique ; l'enchaînement inéluctable de la loi régissant les causes et conséquences, positives ou négatives. La conclusion nécessaire de ce travail est qu'il faut s'engager sans perdre de temps sur le chemin de la libération.

    La suivante est constituée par les pratiques préliminaires spéciales. La première de celles-ci est la prise de refuge dans le Bouddha, la loi (dharma) et la communauté (sangha), où la récitation de la formule du refuge et les visualisations correspondantes des maîtres de la lignée s'effectuent un grand nombre de fois, cependant que le corps entier se prosterne au sol, pour incarner solidement la décision. La méditation suivante utilise le mantra et la visualisation de la forme particulière du Bouddha destinée à purifier le pratiquant. Celui-ci, heureusement nettoyé, va découvrir ses richesses puis, dans la troisième pratique, les abandonner, en offrant de façon répétée un mandala, dessin symbolique de l'univers. Enfin, le quatrième stade est consacré au développement de la dévotion envers le maître spirituel, et le Bouddha qu'il manifeste, à travers lesquels s'écoule l'énergie inspiratrice.

    Vient alors la pratique d'une divinité d'élection, yidam en tibétain, qui répond à une connexion établie, une aspiration ressentie, ou est conseillée par le maître. Les plus pratiquées manifestent le compassion (Avalokiteshvara), la forme féminine protectrice (Tara), la sagesse (Manjushri), du Bouddha. Leur méditation visualisante et leur mantra vont désormais accompagner et transformer la vie quotidienne du pratiquant laïque, car toutes les méthodes sont compatibles avec une vie dans le monde, mais pas mondaine. Chez ceux qui effectuent une retraite de longue durée sont enseignés les six yogas de Naropa, qui couronnent l'édifice des méthodes tantriques, lesquelles comprennent de nombreuses autres techniques. Leur trait commun est de transformer ou transmuter l'être, en s'appuyant sur les formes et les énergies.

    Pour ceux qui sont plus attirés par les méthodes dépouillées, informelles et austères, l'école conseille aussi la pratique de la concentration, sur un support simple, la respiration par exemple, et celle de la vision pénétrante, d'une façon voisine de celles connues dans le Grand Véhicule, chinois ou japonais. La fin de la route, comme des méthodes formelles, est la pratique du Mahāmudrā, qui est l'expression simple et nue de la conscience naturellement pure, vide et lumineuse.

    Couverture de Itinéraire d’un bouddhiste occidental
    page(s) 36-37
  • Engagement et liberté

    [N]ous avons l'impression que nous engager va nous faire perdre notre liberté et que reconnaître quelqu'un comme maître, va nous conduire à nous retrouver pieds et poings liés dans une relation exclusive et infantilisante – une forme plus ou moins pénible de soumission. Or, le sens de la liberté que révèle le maître et celui que nous avons adopté ne sont pas du tout les mêmes.

    Pourquoi ? — Parce que nous rêvons la liberté. La liberté réelle implique l'obéissance à ce que nous jugeons juste, comme le rappelle par exemple Rousseau écrivant, dans une formule si percutante, que la liberté consiste « à obéir à la loi qu'on s'est prescrite ». Quand nous parlons communément de liberté, nous vantons en réalité le déploiement effréné de l'amour propre et de son étroit désir de confort – que le bouddhisme nomme ego.

    Couverture de Pourquoi n’y a-t-il pas de chemin spirituel possible sans un maître
    page(s) 16
  • Changer de cap

    Alors que l'économie globale est dans le chaos et que l'environnement planétaire est en danger, alors que la guerre fait rage et que la souffrance augmente, il est temps que chacun de nous dans sa vie change de cap et que nous fassions notre possible pour contribuer à renverser la situation. […]

    Changer de cap implique que nous nous engagions envers nous-mêmes et envers la planète – que nous nous engagions à renoncer à nos vieilles rancunes, à ne pas éviter les personnes, les situations et les émotions qui nous mettent mal à l'aise, à ne pas nous raccrocher à nos peurs, à notre étroitesse d'esprit, à notre insensibilité, à nos hésitations. Le temps est venu de manifester une confiance en notre bonté fondamentale et en celle de nos sœurs et de nos frères sur cette terre ; une confiance en notre capacité de renoncer à nos vieilles façons de rester englués et en notre capacité de faire des choix judicieux. Nous pourrions agir ainsi, ici-même et sur le champ.

    Couverture de Vivez sans entrave
    page(s) 12
  • L’engagement

    Celui qui s'engage dans une voie fait le choix d'y entrer en pleine conscience. Il fait le choix d'être l'acteur de sa propre vie dans la réception d'une parole transmise. Dire « Je crois que… », « Je m'engage à… » vivifie ce je et ne l'annihile pas. Bien au contraire : l’engagement proféré donne un autre poids à son individualité. Le chemin ne dépend plus que de soi-même. En même temps, par le jeu de cet engagement, on accepte d'être traversé par une parole. C'est confiant que l'on se confie.

    On utilise en français l'expression « prendre refuge » pour désigner le rituel d'entrée dans la Voie du Bouddha. Les chinois, et avec eux les japonais, les vietnamiens, les coréens qui reprennent l'écriture chinoise utilisent un terme composé de deux idéogrammes. Le premier signifie « retourner à », le second « s'appuyer sur ». Selon un commentaire classique, celui qui prend refuge ressemble à l'enfant qui retourne vers sa mère ou au vassal qui s'appuie sur son suzerain. En ce sens, la prise de refuge est la recherche d'un secours. Mais il ne s'agit nullement d'entrer dans un processus d'infantilisation ou d'obéissance aveugle. Toute dynamique de transmission se nourrit de relations asymétriques – le père et l'enfant, le maître et le disciple, le professeur et l'élève – dans l'unique dessein de donner à vivre une plénitude et une maturité. L'enfant a pour vocation de devenir à son tour un père, le disciple un maître, l'élève un professeur. On retourne, on s'appuie, mais pour devenir un adulte pleinement responsable de soi-même et d'autrui.

    Couverture de Le bouddhisme n’existe pas
    page(s) 44-45
  • Respect, tendresse et sollicitude

    Lorsqu'on nous traite avec désinvolture ou négligence, sans aucune tendresse nous nous sentons insultés dans notre corps et dans notre âme. Quelqu'un qui nous considère avec respect, tendresse et sollicitude nous offre une communication profonde, une profonde communion. C'est la seule façon de ne pas nous sentir blessés, exploités ou abusés, ne serait-ce qu'un peu. Mais pour cela, il faut que l'amour et l'engagement soient véritables. Une aventure sexuelle n'est pas de l'amour. L'amour est profond, beau et entier.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 45
  • Nos difficultés font partie de la pratique

    [C]e que mon maître proposait en premier lieu [, c'était] une manière de vivre, un chemin d'éveil, d'attention, de soumission et d'engagement, travail de toute une vie. Il offrait un bonheur qui n'était pas tributaire des circonstances transitoires du monde mais qui découlait du processus conscient et difficile de notre propre transformation intérieure.

    En entrant au monastère, j'avais espéré laisser derrière moi la souffrance de ma vie familiale et les difficultés liées au monde mais, à l'évidence, elles m'avaient suivi. Il me fallut plusieurs années pour comprendre que ces difficultés faisaient partie de ma pratique.

    Couverture de Périls et promesses de la vie spirituelle
    page(s) 19
  • Méditer : l’appel du large

    La volonté de méditer ne suffit pas. Après quelques moments de détente ou d'euphorie, la pratique devient difficile. Notre esprit est constamment agité, distrait, instable. Il est habitué depuis toujours à suivre le courant de ses désirs, de ses craintes, et ces habitudes sont profondément enracinées dans la psyché, beaucoup plus que nous le pensons. Nous réalisons qu'un simple « désir de méditation » comme nous éprouvons le désir de jouer au golf ou d'apprendre le chinois, ne mène à rien.

    En réalité, la méditation n'est pas seulement une méthode de relaxation pour Occidental stressé. Si nous voulons que la méditation transforme réellement notre vie, il faut que notre démarche soit un engagement. La méditation est un « travail sur soi » qui demande de se prendre en main, une discipline, une pratique analogiquement semblable à l'apprentissage du piano, du tir à l'arc ou de l'aïkido. Et pour cela, il est nécessaire de s'investir, de ressentir profondément le besoin de méditer.

    Ce désir est un peu semblable à l'appel du large éprouvé par le navigateur. Même si cette aspiration reste vague, mal définie, elle est essentielle. En la cultivant, en la reconnaissant, elle devient comme une flamme qui brûle et nous pousse vers l'intérieur de notre être, dans un mouvement inverse à celui des sens qui nous entraînent au contraire à l'extérieur.

    Couverture de Les sept clés de la méditation
    page(s) 14-15
  • Vertu de l'engagement au service des autres

    [L]orsqu'on s'engage au service des autres, on reçoit en retour mille fois plus sous forme d'occasion d'étudier et de progresser.

    Couverture de Bonheur de la méditation
    page(s) 46