émotion

Extraits étiquetés avec : émotion

  • Rejoindre l'océan

    La voie, les pratiques, les efforts « héroïques », les progrès ne sont […] que des aspects du rêve dont il s'agit de s'éveiller [… :] l'illusion d'un ego cherchant à rejoindre ce qu'il est déjà.

    Mais ce dérisoire s'appliquerait aussi à l'asthanga marga (le célèbre « octuple chemin ») proposé par le Bouddha. Cet ensemble de pratiques persévérantes devient dans cette optique aussi étrange qu'un manuel enseignant à la vague comment rejoindre l'océan alors qu'elle est l'océan, qu'elle demeure en lui et qu'il demeure en elle dans la perfection de la non-séparation.

    En vérité, pour qu'un ego (même « illusoire » ou « irréel ») puisse tourner toute son attention, toute son énergie psychique vers sa source, vers le Soi (adhyatma), il faut que cette énergie soit puissante et unifiée, libre des pensées, émotions, désirs et peurs habituels (vasana et sankalpa).

    Couverture de La paix toujours présente
    page(s) 15
  • Bulles de savon

    C'est la conscience même, plutôt que les objets de notre attention, qui importe. Pouvons-nous demeurer dans la conscience même, être la conscience, la dimension de notre propre mental qui connaît immédiatement tout mouvement en son sein, toute apparition d'une pensée ou d'une émotion, une idée, une opinion, un jugement, une aspiration ?

    Dans la conscience, chaque pensée peut être vue et connue. Son contenu est vu et connu pour ce qu'il est. Sa charge émotionnelle peut être vue et connue pour ce qu'elle est.

    Et c'est tout. Nous n'intervenons pas pour la rechercher ou la réprimer, l'agripper ou la repousser. Chaque apparition est simplement vue et connue, reconnue, si vous préférez, et ainsi « touchée » par la conscience même, par son enregistrement instantané comme pensée.

    Et dans ce contact, dans cette connaissance, dans cette vision, la pensée, telle une bulle de savon touchée du bout des doigts, se dissipe, se dissout, s'évapore instantanément. On pourrait dire, à la manière des Tibétains, qu'en cet instant de reconnaissance, la pensée, quelle qu'elle soit, s'autolibère.

    Couverture de Méditer
    page(s) 68-69
  • S’emprisonner

    Chaque fois que nous sommes la proie d'un désir, d'une émotion, d'une impulsion non examinée, d'une idée ou d'une opinion, par notre façon de réagir nous nous emprisonnons nous-mêmes instantanément, de manière tout à fait concrète – qu'il s'agisse d'une habitude de repli ou de distanciation, comme dans la dépression et la tristesse, ou d'une explosion, voire d'un « kidnapping » émotionnel quand nous tombons tête la première dans l'anxiété ou la colère. Ces épisodes sont toujours accompagnés d'une contraction dans l'esprit comme dans le corps.

    Couverture de Méditer
    page(s) 25
  • Les trois fonctions de la pleine présence

    La première fonction de la pleine conscience est de reconnaître, et non de combattre. […]

    Quand nous avons reconnu notre enfant intérieur, la deuxième fonction de la pleine conscience est de l'entourer de toute notre tendresse. […]

    Après avoir reconnu et enveloppé avec grande douceur et tendresse l'enfant, la troisième fonction de la pleine conscience sera de soulager nos émotions difficiles.

    Couverture de Prendre soin de l’enfant intérieur
    page(s) 23
  • L'ouverture nous rend courageux

    Plus nous pratiquons, plus nous nous ouvrons et plus nous apprenons à faire preuve de courage dans notre vie. Dans la méditation, vous n'avez jamais réellement l'impression d'avoir abouti à quelque chose. Vous avez simplement la sensation d'être assez détendu pour éprouver ce qui était en vous depuis toujours. J'appelle parfois ce processus de transformation la « grâce ».

    Car à mesure que nous développons ce courage, processus au cours duquel nous laissons éclore la palette de nos émotions, nous pouvons être saisis d'instants de lucidité, qui n'auraient jamais eu lieu en essayant de comprendre d'un point de vue conceptuel ce qui ne va pas chez nous, ou dans le monde. Ces instants de lucidité naissent lorsque nous restons assis en méditation, ce qui demande du courage, un courage qui croît au fil du temps.

    Couverture de Comment méditer
    page(s) 19
  • Quoi qu'il advienne, rester présent

    Nous ne méditons pas pour trouver un certain confort. Autrement dit, nous ne méditons pas pour nous sentir toujours bien, tout le temps. J'imagine que vous êtes sans doute choqué en lisant ceci, car tant de gens viennent à la méditation pour simplement « se sentir mieux ». Toutefois, vous serez certainement content d'apprendre que le but de la méditation n'est pas de se sentir mal. Plus exactement, la méditation nous offre l'opportunité d'être ouverts et d'avoir une attention compatissante envers tout ce qui advient. L'espace de méditation est comparable au grand ciel : suffisamment vaste pour accueillir tout ce qui survient.

    Dans la méditation, nos pensées et nos émotions peuvent devenir semblables à des nuages qui s'attardent, avant de s'éclipser. Le bon, l'agréable, le plaisant, le difficile et le douloureux : tout cela va et vient. L'essence de la méditation consiste donc à s'exercer à quelque chose d'assez radical qui n'est décidément pas un trait habituel de l'espèce humaine : il s'agit de rester présents à nous-mêmes quoi qu'il advienne, sans plaquer sur nos expériences les étiquettes du bien et du mal, du juste et de l'injuste, du pur et de l'impur.

    Couverture de Comment méditer
    page(s) 15
  • L'attention, un autre nom pour l'amour

    Ce que nous appelons « terre d'exil »
    est souvent « terre promise »
    à laquelle manque notre attention.
    S'il faut revenir quelque part,
    revenir à ce qui est,
    il n'y a pas d'autre chemin
    que l'attention
    que celle-ci soit sensible,
    affective, intellectuelle ou spirituelle…

    « Les biens les plus précieux
    ne doivent pas être recherchés mais attendus » :
    c'est de la qualité de notre attente
    ou encore de notre désir
    que naît la qualité de notre attention.

    L'attention est alors
    un autre nom pour l'Amour,
    quand celui-ci ne se contente pas
    d'émotions ou de bonnes volontés
    mais devient l'exercice quotidien
    d'une rencontre avec ce qui est,
    avec ce que nous sommes.

    À travers les labyrinthes de nos préoccupations,
    il faudra garder un fil d'heureuse vigilance.
    Sans cette vigilance
    comment pourrions-nous reconnaître
    la présence Une
    sous ses formes multiples
    et goûter la Saveur (Sapienza) ?
    Comment pourrions-nous
    « prendre soin de l'Être » ?

    Couverture de Un art de l'attention
    page(s) 31-32
  • Méditation sans sagesse n'est que ruine…

    Une pratique de méditation seule ne peut amener la paix de l'esprit. Même si nous pouvons connaître des moments de silence intérieur, la sérénité ne peut s'installer. Il est nécessaire d'avoir au préalable et en parallèle, une « pratique de sagesse ». [… Il ne s'agit pas d']une discipline  « morale » qui viserait à nous améliorer pour devenir un meilleur citoyen, mais une réflexion qui nous donne peu à peu un regard plus juste sur la vie. […]

    [L]a méditation seule, sans la sagesse, se heurte à des obstacles insurmontables, sans cesse renaissants et ne peut s'installer. Des perturbations émotionnelles trop importantes voilent la clarté de l'esprit comme une eau trouble empêche de voir le fond. [Il manque] une prise de conscience qui nous permet d'avoir une certaine distance avec notre existence, de ne plus être autant absorbés par nos problèmes, nos ambitions, nos désirs.

    Couverture de Les sept clés de la méditation
    page(s) 33-35
  • Méditation et psychothérapies

    La méditation n'est pas non plus une forme de thérapeutique. Les psychothérapies peuvent nous aider à rendre notre individualité plus lucide, plus harmonieuse, les relations avec les autres plus aisées, mais pas à nous libérer de l'ego.

    Or, précisément, la méditation ne vise pas à ce que notre personnalité devienne plus performante, mais au contraire à la mettre « entre parenthèses » pour que le méditant perçoive son caractère illusoire. Finalement, elle s'efface et seul demeure l'état de Présence.

    Les thérapies ne peuvent pas non plus nous aider à connaître réellement le fonctionnement du mental. Elles restent toujours à la surface, sans pouvoir saisir les « racines » de nos passions, de nos émotions, de nos pensées, justement parce qu'elles manquent de cette profondeur, de cette distance que donne la pratique de la méditation. Seule cette discipline permet de voir les émotions arriver « de l'extérieur » pour les saisir dans leur réalité.

    Couverture de Les sept clés de la méditation
    page(s) 23
  • Plus dominé par les émotions négatives

    En percevant la variation dans nos sensations quand nous revenons dans « l'ici et maintenant », notre corps commence à identifier la Présence. À mesure que nous comprenons que notre propre conscience peut nous aider à vivre dans le présent, notre réalité émotionnelle se transforme. Ce ne sont plus les émotions dites négatives qui la dominent et nous voyons renaître un sentiment de joie et de liberté qui est notre nature véritable.

    Couverture de Le mandala de l’Être
    page(s) 13
  • L'ego est une illusion

    [C]e que nous prenons pour notre identité – « mon esprit », « mon corps » – est en fait une illusion créée par le flux incessant de pensées, d'émotions, de sensations et de perceptions.

    Couverture de Bonheur de la méditation
    page(s) 66
  • Derrière la confusion, l'esprit vaste

    Du seul fait de rester assis à observer à quelle vitesse et, sous bien des aspects, avec quel illogisme mes pensées et mes émotions allaient et venaient, je commençai à voir directement qu'elles n'étaient pas aussi solides et réelles qu'elles en avaient l'air.


    Puis, une fois que j'eus commencé à lâcher prise sur la croyance à l'histoire qu'elles avaient l'air de me raconter, je perçus peu à peu l'« auteur » qui se cachait derrière : la conscience infiniment vaste, infiniment ouverte, qui est la nature même de l'esprit.

    Couverture de Bonheur de la méditation
    page(s) 43
  • La véritable intimité

    Il y a peut-être en français un problème de sémantique avec le mot « intimité ». On dit : « J'ai besoin d'être seul. » Mais si on s'enferme dans sa supposée intimité, on se trouve encombré de soi-même. Aucune intimité n'est possible dans une telle situation. On est au contraire bombardé par des émotions et des pensées qui entravent complètement toute occasion d'être avec soi-même et de se détendre en sa propre compagnie.

    Par contre, dès qu'on abandonne son intimité, on ouvre son cœur et toute son existence au reste du monde ; on découvre alors une intimité plus grande. On fait la vraie découverte de soi-même.

    Couverture de Sourire à la peur
    page(s) 21
  • Trois nœuds émotionnels fondamentaux

    Selon le bouddhisme, il existe trois nœuds émotionnels fondamentaux : passion-désir, haine-aversion, confusion-aveuglement. Ces noms leur sont donnés selon leurs manifestations samsariques, mais ils contiennent des possibilités latentes de transformation. Ils ont une relation mutuelle particulière. La confusion mentale quant à la nature de ce qui se passe ne peut exister sans entraîner les extrêmes de la passion et de l'aversion. Mais passion ou aversion ne peuvent entrer en jeu sans la présence de la confusion fondamentale. Passion et aversion sont des énergies émotionnelles déformées par l'absence de précision qu'est cette confusion fondamentale.

    Couverture de L’aube du tantra
    page(s) 57
  • Le corps de peur

    Notre peur crée en nous un « moi » crispé et fictif. Ce moi fictif ou « petit moi », s'appropriant notre corps, nos émotions et nos pensées limitées, essaie de les maintenir et de les protéger. Ce sens d'un moi limité est à la source du manque et du besoin, de la colère défensive et des barrières que nous érigeons pour nous protéger. Nous avons peur de nous ouvrir, de changer, de vivre pleinement, de ressentir la totalité de la vie ; une identification crispée à ce « corps de peur » devient notre manière d'être habituelle. La peur engendre la totalité de notre convoitise, de notre haine et de notre illusion.

    Pourtant, il est possible de trouver sous cette peur une ouverture et une complétude qu'on peut appeler notre véritable nature, notre état originel, notre nature de Bouddha. Mais, afin de revenir à cette véritable nature, il faudra d'abord examiner et élucider la mécanisme de ce « corps de peur » d'une façon tout à fait personnelle.

    Couverture de Périls et promesses de la vie spirituelle
    page(s) 39-140
  • Il n’y a rien à faire

    Nous n'avons pas besoin de faire quoi que ce soit. Nous reposons dans l'espace entre nos pensées et nos émotions, entre nos douleurs et nos inquiétudes.

    Couverture de Comment méditer
    page(s) 66
  • Observer les émotions

    [C]e n'est pas d'avoir des émotions qui est problématique mais de leur être attaché inconsciemment, bref de s'identifier à elles.

    « Que vous passiez, lui dis-je, votre temps submergé par vos états affectifs ou, au contraire, que vous le passiez à vous les interdire, le problème reste entier : vous ne l'avez pas réglé. Ça ne sert à rien de se répéter que la colère est mauvaise. Il faut plutôt observer les effets de l'irritation en soi, voir comment elle peut parfois nous resserrer en nous fixant sur un tout petit point de vue alors que, d'autres fois, bien exprimée, elle peut nous délivrer. »

    J'ajoute qu'à mon sens le nettoyage psychologique est nécessaire, sinon les émotions sont plutôt refoulées que dissoutes et elles nuisent alors à un processus d'expansion comme la méditation. Autrement dit, une observation du mécanisme de la personnalité et des conditionnements qui sont en jeu est nécessaire pour pouvoir se dégager réellement de ce qui encombre le passage au niveau affectif.

    Si la capacité de devenir témoin de ses processus psychiques n'est pas installée, la méditation sert tout de même à quelque chose ; elle nourrit un espace décontracté et c'est autant de gagné. Toutefois, le cœur reste alourdi.

    Couverture de Le meilleur de soi
    page(s) 265
  • Conflits conscients

    Souffrir d'un conflit de façon volontaire et consciente porte moins à conséquence qu'en souffrir de façon inconsciente. Les tensions intérieures que nous portons en connaissance de cause n'ont pas l'effet dévastateur de celles que nous abritons sans le savoir. Lorsque nous établissons un rapport avec un contenu psychique comme la tristesse, la colère ou un fantasme violent, il y a dialogue entre le moi conscient et le contenu en question. Ce dernier perd du même coup une partie de son autonomie, qui faisait qu'il pouvait s'emparer de nous à notre insu pour penser, sentir et agir à notre place.

    En réalité, ce conflit conscient est fécond. Il s'agit du combat pour la liberté […]

    Couverture de Le meilleur de soi
    page(s) 261
  • Dialoguer avec l'émotion

    [S]'identifier avec une émotion et dialoguer avec elle sont des attitudes très différentes.

    Dialoguer avec une émotion consiste à mettre celle-ci sur une chaise, comme une personne, et à l'écouter, écouter de quelle situation elle émerge, ce qu'elle fait résonner en soi, quelle blessure elle rappelle, et sur quel besoin elle veut attirer notre attention.

    Toutefois, la remise en cause de l'identification aux émotions est difficile car la plupart des gens pensent qu'ils sont « vrais » lorsqu'ils éprouvent quelque chose. Ils se sentent alors habités et animés de l'intérieur, se disent qu'enfin ils sont authentiques. Or ce qu'il y a d'authentique, c'est qu'ils sont possédés par leur processus émotionnel.

    Couverture de Le meilleur de soi
    page(s) 121