vieillesse

Extraits étiquetés avec : vieillesse

  • Illusions d’être permanent et le centre du monde

    [L]'être humain refuse le changement, refuse le vieillissement, refuse la mort, vit attaché au souvenir du passé. Il voudrait tant sentir, il voudrait tant faire comme si, il voudrait tant croire : « Je suis sans changement », c'est-à-dire : rien ne peut m'atteindre, rien ne peut me diminuer, rien ne peut me détruire, je ne risque rien, je vis au-delà de toute transformation, je suis dans une sécurité intérieure parfaite, je suis sans aucune menace possible contre ce « Je suis ».

    Mais tout vient le démentir. Lui-même veut sans cesse éprouver autre chose, donc cherche le changement, cause de sa peur, et vit dans l'instabilité intérieure la plus totale, basculant sans cesse de la joie à la souffrance, de l'espérance à la crainte, jamais parfaitement dans le présent.

    Et l'être humain voudrait que l'univers entier soit le prolongement ou la projection de lui-même, que tout soit lui, que chacun soit son alter ego, « un autre moi-même ». Il veut que tout soit à son image et qu'idéalement le monde réponde à son attente, c'est-à-dire que tous les autres fassent ce qu'il souhaite qu'ils fassent, lui donnent ce qu'il veut recevoir, le délivrent de ce dont il désire être débarrassé. Cet alter ego, miroir docile de ses rêves, il veut le trouver partout : le mari dans sa femme, la femme dans son époux, le père dans son fils, l'employé dans son patron. Chacun veut que l'autre soit et agisse d'une certaine façon qui corresponde à ses désirs, chacun veut que tout arrive en conformité absolue avec son ego : être le centre du monde et ne rencontrer en face de soi que le oui, le oui, toujours le oui.

    Alors que nous avons tout le temps à faire face au non.

    Couverture de Les chemins de la sagesse
    page(s) 31-32
  • Trois niveaux du mal-être

    Ce qui est non satisfaisant (dukkha) peut-être considéré selon trois niveaux. Le premier concerne la vue habituelle négative des états de l'existence : la naissance (le traumatisme de la sortie du ventre de la mère, par exemple), la vieillesse, la maladie, la mort. Le deuxième parle de la difficulté de la relation aux êtres et aux choses (être uni à ce que l'on n'aime pas, être séparé de ce que l'on aime, ne pas avoir ce que l'on désire). Le troisième s'applique à une explication des éléments de toute expérience humaine (marqué par l'activité de saisie, de rejet ou d'aveuglement). [Thierry-Marie Courau]

    Couverture de Vingt clés pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 26
  • La tourbe des menus maux

    Sur la Voie de la technique, les illusions du Moi, par lesquelles nous croyons pouvoir masquer nos angoisses et maintenir un pseudo-confort physique et intellectuel, seront nécessairement bousculées. La Voie de la technique est un chemin de vérité. L'homme devient sage lorsqu'il accepte la maladie, lorsqu'il accepte la vieillesse, lorsqu'il accepte la mort et qu'il accepte ce que Montaigne appelle « la tourbe des menus maux ».

    Couverture de La sagesse exercée
    page(s) 21-22