Encore était-ce trop préciser ; pour être tout à fait exact, je devrais, après avoir évoqué l'image de la Grèce [venue en contemplant dans une combe une source et la chapelle dédiée], l'effacer, et ne plus laisser présents que l'Origine, le Fond : puis écarter aussi ces mots ; et enfin, revenir à l’herbe, aux pierres, à une fumée qui tourne aujourd'hui dans l'air, et demain aura disparu.
contemplation
Extraits étiquetés avec : contemplation
Revenir à l’herbe, aux pierres, à une fumée
page(s) 30-31Supporter un moment le vide
L'homme n'échappe aux lois de ce monde que la durée d'un éclair. Instants d'arrêts, de contemplation, d'intuition pure, de vide mental, d'acceptation du vide moral. C'est par ces instants qu'il est capable de surnaturel.
Qui supporte un moment le vide, ou reçoit le pain surnaturel, ou tombe. Risque terrible, mais il faut le courir, et même un moment sans espérance. Mais il ne faut pas s'y jeter.
page(s) 19L’ouvert plus grand que soi
Le mot d'Héraclite, « les dieux sont aussi dans la cuisine », nous rappelle que le feu divin n'est pas seulement sur l'autel consacré à Hestia, mais aussi dans le poêle où mijotent les aliments nécessaires au quotidien. Il n'y a pas de grandes ou de petites choses où la présence de l'Être ne puisse être honorée et contemplée, et c'est dans cette contemplation ou vie contemplative que s'accomplit la destinée de l'être humain. Le bonheur de celui-ci en effet se trouve dans « la vie selon l'esprit » (Aristote, Éthique à Nicomaque). Le noûs ou intellect est ce qu'il y a de plus essentiel dans l'homme, et en même temps ce noûs ouvre à une réalité plus grande que l'homme, c'est ce qui transcende l'homme qui constitue sa véritable identité, comme si l'essence de l'homme consistait dans cet « ouvert » à plus grand que lui-même.
page(s) 31La capacité de vision, de contemplation
[L]e mot grec que nous retrouvons dans l'étymologie de Thérapeutès, c'est Théos, il n'est pas traduit adéquatement par le Deus latin et donc par notre mot « Dieu ». Nous retrouvons cette étymologie dans un autre mot grec, important pour les thérapeutes : théoria, qu'on traduit mal par « théorie », qui aujourd'hui a un sens bien différent de l'époque de Philon. Comme pour Platon et les anciens Grecs, il signifie « vision » ou « contemplation ». Le Théos grec n'est pas seulement « lumière », mais « vision », contemplation de la lumière, conscience de l'Invisible. Prendre soin du Théos, dans un être, c'est lui rendre sa capacité de vision, de contemplation, c'est lui rendre « la conscience d'être, l'Être ».
page(s) 9Métanoïa & épistrophè
La métanoïa ou l'épistrophè sont deux façons de revenir de notre absence. Par le dépassement ou le silence du mental, qui « laisse être ce qui est là tel que cela est » (métanoïa), ou par l'attention, la louange, l'invocation, qui nous fait revenir de notre oubli ou de notre distraction à ce qui est là, présent (épistrophè).
L'art d'être présent, d'être la Présence réelle de ce qui est vivant, conscient, libre et aimant, Présence réelle du « Je suis » qui est la Vie, la Lumière, la Liberté et l'Amour ; c'est le grand Art, celui de la méditation ou plus exactement celui de la « vie contemplative »
page(s) 21Arrimés au réel
L'époustouflante vertu contemplative des tout-petits : ils sont arrimés au réel. Rien pour eux de négligeable.
page(s) 62La seule réponse au désastre
La seule réponse au désastre est de le contempler et de tirer une joie éternelle de cette contemplation.
page(s) 182Le domaine supérieur
Le domaine supérieur ou informel (arūpa) est celui où la conscience contemplative, plongée dans les enstases du monde sans forme, s'affranchit de toutes les limites conceptuelles et formelles encore présentes dans le royaume de la forme pure. Elle s'absorbe alors uniquement dans l'infinité de l'espace, puis de la pensée, puis du rien, enfin de l'au-delà de tout reliquat positif ou négatif. Cette vastitude infinie est encore cependant considérée comme une condition de renaissance possible, en raison de l'attrait, si subtil soit-il, que la conscience peut éprouver pour cet état si elle n'est pas entièrement purgée de ses facteurs d'attachement. Ce domaine où l'esprit transcende toute limite individuelle n'est donc pas encore celui de la libération ultime.
page(s) 16Observer la nature de l'esprit
À chaque science ses instruments : sans télescope on ne peut voir les cratères de la lune, sans pratique contemplative, on ne peut voir la nature de l'esprit qui reste masquée par le voile des pensées errantes.
page(s) IntroductionObserver les mouvements de l'esprit
Le bouddhisme enseigne qu'énergie et contemplation doivent s'équilibrer dans l'attention, sans quoi l'énergie se dissipant, on devient la proie de la lassitude et de l'ennui. L'esprit superficiel, n'ayant aucune compréhension de lui-même, il ne peut apprécier sa propre compagnie et, par-là, éprouve lassitude et ennui. Ne restez pas au plan superficiel de l'intellect. Il ne sert à rien de réfléchir sur l'esprit, observez-le dans chacun de ses mouvements.
page(s) 39-40