oubli

Extraits étiquetés avec : oubli

  • Justesse et plénitude de l’être-là

    [L]e thérapeute, lors d'une séance, ne peut tout de même pas faire abstraction de ses connaissances, de ses lectures et de ses apprentissages divers, sinon il serait une coque vide. Il s'agit non pas d'être bête, mais de le devenir, non pas de n'avoir rien appris, mais de tout oublier, parce que l'oubli conditionne la plénitude de l’acte. Surtout ne pas se souvenir, ne pas aller chercher dans son arsenal les moyens efficaces de dominer la situation. Au contraire, s'y laisser couler, sans même l'espoir de surnager, sans garder en réserve quelque artifice qui permettrait de reprendre pied. Abandonner jusqu'au souci de la dignité de la fonction, sans quoi le thérapeute se devrait de ne pas perdre la face, de savoir quelque chose, donc de précéder.

    À moins que sa seule manière de précéder et de tenir sa fonction soit dans la justesse et la plénitude de son être-là.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 191-192 (La fin de la plainte)
  • C’est la connaissance juste qui délivre

    Faut-il rappeler que pour le Bouddha c'est la connaissance juste qui délivre, donc aussi le rappel exact au souvenir, qui doit surmonter la tendance universelle à l'amnésie ?

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 156
  • L’oubli est la folie ordinaire

    Pour les Grecs, la mort se définit comme le domaine de l'oubli et seul «  celui qui dans l'Hadès garde la mémoire transcende la condition mortelle » [Jean-Pierre Vernant].

    L'Orient décrit aussi l'oubli ou l'inattention comme la mort spirituelle. Pour le Bouddha, l'inattentif est « déjà mort ». En somme, l’oubli est la folie ordinaire. Sa fonction essentielle est de nous protéger de ce qui nous est pénible : le refoulement est le principal mécanisme de défense de la vie courante décrit par la psychanalyse. Ainsi oublions-nous nos douleurs passées et l'arrivée prévisible des conséquences imparables de nos erreurs. Nous nous maintenons dans le confort médiocre du mensonge, dans le royaume de Māra, le diable bouddhique ou de Satan, le père du mensonge (Jean, 8, 44). […]

    Du point de vue du moi empirique et à court terme, l'oubli est bénéfique puisqu'il protège de la souffrance. De plus, réintégrer en soi des représentations de situations qui vont en général détériorer notre image de nous-mêmes, et affronter les affects pénibles qui y sont liés, à la fois blesse notre narcissisme et nous fait peur. De là, nos évitements à répétition, alors qu'il faut, au contraire, affronter à répétition jusqu'à ce que les affects soient déchargés et que la défense qui dit « non, je ne veux pas, ce n'est pas vrai », cède la place à la connaissance qui dit « oui, c'est ainsi ».

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 46
  • Nous oublions qui nous sommes vraiment

    [S]ouvent, nous accordons tellement d'attention à nos couches protectrices de peur, de dépression, de confusion et d'agressivité que nous oublions qui nous sommes vraiment.

    Couverture de Bouddha mode d’emploi
    page(s) 39
  • L'enfant blessé est toujours là

    En chacun de nous se trouve un enfant qui souffre. Nous avons tous connu des périodes difficiles et beaucoup d'entre nous ont été fortement perturbés durant l'enfance. Et pour nous protéger de toute cette souffrance, la seule solution que nous ayons trouvée a été d'oublier ces épisodes douloureux. Chaque fois que la douleur se réveille, cette sensation nous est si insupportable que nous refoulons nos sentiments et nos souvenirs au plus profond de notre inconscient. À tel point que nous pouvons passer des années et des années à négliger cet enfant blessé.

    Pourtant, ce n'est pas parce que nous l'ignorons que l'enfant n'est pas là. L'enfant blessé est toujours là, et il essaie d'attirer notre attention. Il se manifeste comme il peut : « Je suis là. Je suis là. Tu ne peux pas m'ignorer. Tu ne peux pas me fuir. » Désireux d'atténuer notre peine, nous refusons de l'entendre, et nous nous en tenons aussi éloignés que possible. En vain, car cette fuite ne met pas fin à notre souffrance ; bien au contraire, elle ne fait que la prolonger.

    L'enfant blessé a besoin de soins et d'amour mais nous les lui refusons.

    Couverture de Prendre soin de l’enfant intérieur
    page(s) 9-10