connaissance

Extraits étiquetés avec : connaissance

  • Importance prépondérante accordée à l’expérience de chacun

    [Selon] un lama tibétain contemporain : « Une caractéristique majeure de tous les enseignements du Bouddha : ils sont conçus pour s'adapter aux besoins et aux aptitudes de chaque individu. Ayant tous des intérêts, des problèmes et des modes de vie différents, aucune méthode d'enseignement ne saurait convenir à tout un chacun. […] Ainsi, en réponse à la même question, suivant le contexte, à certains moments, il est nécessaire de répondre "oui" ; à d'autres plus approprié de répondre "non". »

    En cela justement réside la force du bouddhisme, et notamment la souplesse de ses méthodes et de sa pratique, l'importance prépondérante accordée à l’expérience de chaque individu, et le fait de ne pas se limiter à une connaissance intellectuelle et philosophique ou à une foi aveugle.

    Couverture de C.G. Jung et la sagesse tibétaine
    page(s) 22
  • Justesse et plénitude de l’être-là

    [L]e thérapeute, lors d'une séance, ne peut tout de même pas faire abstraction de ses connaissances, de ses lectures et de ses apprentissages divers, sinon il serait une coque vide. Il s'agit non pas d'être bête, mais de le devenir, non pas de n'avoir rien appris, mais de tout oublier, parce que l'oubli conditionne la plénitude de l’acte. Surtout ne pas se souvenir, ne pas aller chercher dans son arsenal les moyens efficaces de dominer la situation. Au contraire, s'y laisser couler, sans même l'espoir de surnager, sans garder en réserve quelque artifice qui permettrait de reprendre pied. Abandonner jusqu'au souci de la dignité de la fonction, sans quoi le thérapeute se devrait de ne pas perdre la face, de savoir quelque chose, donc de précéder.

    À moins que sa seule manière de précéder et de tenir sa fonction soit dans la justesse et la plénitude de son être-là.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 191-192 (La fin de la plainte)
  • Toute perception est création

    Pour Asanga, les objets que nous percevons n'ont aucune existence en dehors de la connaissance que nous en avons. Les perceptions sont en fait un processus de création du monde sensible. Les objectivations de notre esprit nous apparaissent comme un univers indépendant.

    Les phénomènes ne sont que de pures imaginations.

    Bref, tout est un rêve issu de l'ālayavijñāna, une vaste conscience qui contient les germes de tous les songes qui habitent l'humanité.

    Couverture de L’univers est un rêve
    page(s) 54
  • C’est la connaissance juste qui délivre

    Faut-il rappeler que pour le Bouddha c'est la connaissance juste qui délivre, donc aussi le rappel exact au souvenir, qui doit surmonter la tendance universelle à l'amnésie ?

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 156
  • L’entraînement de l’esprit

    L’entraînement de l’esprit permet non seulement de remédier aux toxines mentales, comme la haine et l'obsession, qui empoisonnent littéralement notre existence, mais aussi d'acquérir une meilleure connaissance de la façon dont l'esprit fonctionne et une perception plus juste de la réalité. C'est cette perception plus juste qui nous permet de faire face aux hauts et aux bas de la vie, non seulement sans être distraits ou brisés, mais aussi en sachant tirer d'eux un enseignement profond.

    Couverture de L’art de la méditation
    page(s) 23
  • Le fond lumineux de la conscience

    [L]a qualité première de la conscience, qui est simplement de « connaître », n'est intrinsèquement ni bonne ni mauvaise. Si l'on regarde par-delà le flot turbulent des pensées et des émotions éphémères qui traversent notre esprit du matin au soir, on peut toujours constater la présence de cet aspect fondamental de la conscience qui rend possible et sous-tend toute perception, quelle que soit sa nature.

    Le bouddhisme qualifie cet aspect connaissant de « lumineux », car il éclaire tout à la fois le monde extérieur et le monde intérieur des sensations, des émotions, des raisonnements, des souvenirs, des espoirs et des craintes en nous les faisant percevoir. Bien que cette faculté de connaître sous-tende chaque événement mental, elle n'est pas elle-même affectée par cet événement. Un rayon de lumière peut éclairer un visage haineux ou un autre souriant, un joyau aussi bien qu'un tas d'ordures, mais la lumière n'est en elle-même ni malveillante ni aimable, ni propre ni sale.

    Cette constatation permet de comprendre qu'il est possible de transformer notre univers mental, le contenu de nos pensées et de nos expériences. En effet, le fond neutre et « lumineux » de la conscience nous offre l'espace nécessaire pour observer les événements mentaux au lieu d'être à leur merci, puis pour créer les conditions de leur transformation.

    Couverture de L’art de la méditation
    page(s) 15-16
  • Le maître dit « non »… ou vous laisse vous tromper

    [L]es moments où le maître dit « non » à votre façon d'assaillir l'ouverture du monde, de la souiller, sont indispensables. Il n'y a même de véritable maître que celui qui peut vous indiquer là où, sans vous en rendre nécessairement compte, vous êtes en train de vous égarer. Ce « non » est évidemment prononcé à partir d'une connaissance réelle de votre situation – lorsque le maître est d'abord un aîné – et par amour, c'est-à-dire par le souci de voir le disciple advenir à son être propre – lorsqu'il est un ami spirituel.

    Mais souvent, le maître vous laissera faire ce que vous voulez. Il vous laissera vous tromper. Abandonner le chemin. Le renier. Il n'est pas votre père ou votre mère, ni même une nounou. La croissance spirituelle du disciple ne dépend que de lui-même. S'il considère le maître comme un homme intelligent, il recevra les enseignements d'un homme intelligent. Veut-il de l'affection, des informations, ou plonger dans l'immensité du dharma ? Plus sa demande est ambitieuse et profonde, plus il recevra.

    Ultimement, il n'y a pas de maîtres, il n'y a que des disciples qui ont le courage de la devenir, de s'abandonner avec intelligence, de s'engager entièrement de tout leur être.

    Couverture de Pourquoi n’y a-t-il pas de chemin spirituel possible sans un maître
    page(s) 24
  • « Porter de l’eau & couper du bois »

    Pang Yü, le plus célèbre laïque du chan, vécut sous la dynastie Tang. Ayant étudié la voie bouddhique auprès des plus grands maîtres de son époque, Shitou Xiqian et Mazu Daoyi dont il reçut la transmission officielle, il se rendit rapidement compte de la vanité des biens terrestres, mais des connaissances livresques de la tradition confucianiste aussi. Après avoir coulé tous les livres de sa bibliothèque au milieu du fleuve, accompagné de sa fille Lingzhao, il partit sur les routes de Chine, vivant de la confection et de la vente de paniers en bambou. Leur vie rocambolesque, magnifiée, a été racontée dans le Recueil de paroles de Pang le Laïc.

    Après Pang, « Porter de l’eau & couper du bois » est devenu une expression désignant la façon zen de vivre une spiritualité entièrement tournée vers l'immédiat, et donc non tributaire du port de l'habit et de la tonsure, ni d'aucune institution.

    Couverture de Le son du vent dans les pins
    page(s) 24
  • Montagnes & rivières

    « Avant d'étudier le chan durant trente années, je voyais les montagnes comme des montagnes, et les rivières comme des rivières. Quand j'en arrivai à une compréhension plus intime, j'accédai au point où l'on voit que les montagnes ne sont pas des montagnes et les rivières ne sont pas des rivières. Finalement, accédant à sa véritable substance, j'ai atteint la tranquillité. Je vois de nouveau les montagnes comme des montagnes et les rivières comme des rivières. »

    Ces paroles d'un maître de chan de la dynastie Tang, Qingyuan Weixin, tant que l'on n'en comprend pas en soi-même le sens profond, peuvent paraître bien sibyllines.

    Lorsque nous sommes enfant, notre regard voit la magie du monde, mais bien vite celle-ci est oblitérée par la connaissance acquise, voile conceptuel qui vient recouvrir la vision. Le travail de l'adepte du chan est donc de se libérer de ce voile d'inconnaissance métaphysique. Ce n'est que lorsqu'il a détruit sa vision conventionnelle qu'il retrouve le monde dans sa fraîcheur originelle.

    Couverture de Le son du vent dans les pins
    page(s) 21
  • Se connaître

    [C]hercher à se connaître selon quelqu'un c'est recueillir des informations en ce qui le concerne, lui, et pas nous. Or ce que nous voulons apprendre, c'est en fait ce que nous sommes nous-mêmes.

    Ayant bien compris que nous ne pouvons compter sur aucune autorité pour provoquer une révolution totale dans la structure de notre psyché, nous éprouvons une difficulté infiniment plus grande à rejeter notre propre autorité intérieure : celle qui résulte de nos petites expériences particulières, ainsi que de l'accumulation de nos opinions, de nos connaissances, de nos idées et idéaux. […]

    Être libre de toute autorité, de la nôtre et de celle d'autrui, c'est mourir à tout ce qui est d'hier, de sorte qu'on a l'esprit toujours frais, toujours jeune, innocent, plein de vigueur et de passion. Ce n'est qu'en cet état que l'on apprend et que l'on observe. Et, à cet effet, il faut être conscient avec acuité de ce qui a lieu en nous-mêmes, sans vouloir le rectifier ni lui dire ce qu'il devrait être ou ne pas être, car dès que nous intervenons, nous établissons une autre autorité : un censeur.

    Couverture de Se libérer du connu
    page(s) 28-29
  • La réalité une, divisée et fantasmée

    [D]ans le cours habituel des choses (saṃsāra), les signes distinctifs (lakshana) de l'image sensorielle objective sont aussitôt oblitérés par une computation avec les données subjectives, et donc teintés par les impressions psychiques. C'est lors de cet instant second de discrimination, qui fait intervenir une connaissance appropriatrice dont le fonctionnement implique le filtre binaire de désirs et aversions, qu'apparaît le moi. La réalité une est alors divisée et fantasmée comme un «  moi ici » et un « monde là-bas ».

    Couverture de Zen et connaissance
    page(s) 20
  • Au point où le verbe n’existe pas

    Si la phénoménologie de la conscience s'arrêtait au premier instant de la sensation, il n'y aurait pas de théorie bouddhique, car à ce moment infinitésimal de la sensation, la perception du monde correspond à ce que le bouddhisme nomme tathatā, ou «  ainsité ». En ce point de conscience, le verbe n'existe pas encore, aussi le perçu ne porte-t-il pas de nom. Si le perçu ne peut porter de nom, c'est que la discrimination n'est pas encore entrée en branle, l'objet n'est pas séparé du tout, le sujet et l'objet ne forment qu'une seule chose. La conscience, non identifiée, coïncide alors avec l'absolu dans le même temps infinitésimal où elle reflète le phénomène encore non souillé (par le connu).

    Couverture de Zen et connaissance
    page(s) 20
  • Retrouver notre condition cognitive originelle

    [C]e que propose le bouddhisme, le salut ou éveil, en réalité […] procède […] d'une rupture épistémologique. L'éveil bouddhique ne consiste pas en l'acquisition d'une nouvelle connaissance, il est tout au contraire un renversement des bases habituelles de la cognition, ou plutôt s'agit-il du rétablissement de notre condition cognitive originelle, précédant une aliénation que nous avons configurée nous-mêmes à notre insu lors de la mise en forme de nos processus conceptuels, au cours de nos années d'éducation.

    Couverture de Zen et connaissance
    page(s) 5-6
  • Un merveilleux outil de connaissance

    L'amitié est un merveilleux outil de connaissance.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 14
  • Chercheur de vérité

    Si vous voulez découvrir le neuf, ne vous chargez pas du fardeau du vieux, surtout de connaissances, des connaissances d'un autre ; même s'il est très grand. Vos connaissances vous servent de protection, de sécurité : vous voulez être tout à fait sûr de participer aux expériences du Bouddha, du Christ ou de X… Mais l'homme qui ne cesse de s'abriter derrière des connaissances n'est pas un chercheur de vérité.

    Couverture de Le livre de la méditation et de la vie
    page(s) 23
  • L'étude, une authentique pratique

    La difficulté pour entendre un enseignement bouddhiste réside, dans nos propres préconceptions sur ce que signifie étudier. Pour nous, la pensée reste trop souvent un exercice intellectuel, théorique et scolaire. Nous ne voyons pas qu'elle peut être une authentique pratique, une aventure nous ouvrant au monde d'une manière inattendue et vivante. L'étude n'est pas, dans une perspective spirituelle, érudition mais connaissance – où l'on est un avec ce que l'on prend en vue.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 349
  • Jardin d'Éden et non dualité

    La conscience humaine est ainsi faite qu'au commencement elle baignait dans un état d'inconnaissance complet. Puis il y eut la consommation du fruit de l'arbre de la connaissance – la connaissance consistant à faire du connaissant une entité distincte de ce qu'il connaît. C'est l'origine de notre monde. Le fruit nous coupa de notre état de non-connaissance au sens de « n'être pas conscient de la scission sujet-objet ». L'éveil de la connaissance se traduit par notre rejet du Jardin d'Éden.

    Mais demeure en nous l'ardent désir de réintégrer l'état d'innocence antérieur, d'un point de vue épistémologique, à la création, de revenir à l'état où il n'y a plus de division […]

    Couverture de Derniers écrits au bord du vide
    page(s) 62-63
  • Le corps que j'ai versus le corps que je suis

    Les maîtres zen, comme Spinoza et quelques philosophes occidentaux, réfutent la dualité corps-esprit.

    Que dit Spinoza ? « Si nous opposons ce qu'on appelle le corps à ce qu'on appelle l'esprit, c'est parce que nous n'avons pas une connaissance suffisante du corps ! »

    Est-ce encore vrai à notre époque alors que le « savoir » sur le corps s'étend jusqu'à la génétique ? Spinoza n'envisage pas les savoirs mais la connaissance, par la personne elle-même, du fonctionnement de son propre corps.

    Grâce à son expérience des exercices qu'il a pratiqués au Japon,Graf Dürckheim est passé de la notion du corps que l'homme « a » à l'expérience du corps que l'homme « est ».

    Couverture de Comment peut-on être zen ?
    page(s) 21
  • Conscience illimitée

    La conscience est fondamentalement non conceptuelle – elle précède le moment où la pensée scinde l'expérience en un sujet et un objet.

    La conscience est également vide et peut donc tout contenir, y compris la pensée. Elle est illimitée.

    Et, étonnamment, elle est intrinsèquement connaissante.

    Couverture de Méditer
    page(s) 45
  • La félicité

    Si l'humeur joyeuse naît de la reconnaissance de la réalité dans son ensemble, si l'esprit est éclairé par la lumière de la connaissance, alors la gaieté peut être vraiment appelée félicité.

    Couverture de L’expérience du bonheur
    page(s) 238