Pema Chödrön

Portrait de Pema Chödrön

Pema Chödrön (née en 1936) a quitté la vie d'institutrice et de mère de famille qu'elle avait menée jusqu'alors pour embrasser la voie monastique bouddhiste : ordonnée novice en 1974, puis moniale en 1981. Elle fut pendant treize années disciple de Chögyam Trungpa. À la demande de ce dernier, elle a établi le monastère Gampo en Nouvelle-Écosse, au Canada.

Les ouvrages de Pema Chödrön sont un baume pour le cœur, regorgeant de conseils pour mettre en œuvre le dharma dans la vie de tous les jours.

Lignée Chögyam Trungpa

Quelques ouvrages

Quelques extraits

• Ce qui est indestructible en nous

C'est seulement dans la mesure où nous nous exposons nous-mêmes encore et toujours à l’anéantissement que ce qui est indestructible en nous peut apparaître.

page(s) 25 (2 - Quand tout s'effondre)
• Confusion et sagesse indissociables

Notre sagesse s’entremêle totalement avec ce que nous appelons notre névrose. Nos côtés brillant, juteux, piquant s’entremêlent à notre folie et à notre confusion et c’est pourquoi cela n’arrange rien de chercher à nous débarrasser de nos prétendus aspects négatifs, car, ce faisant, nous laissons tomber ce qui est fondamentalement merveilleux en nous.

page(s) 22 (2 - La satisfaction)
• Faire que la situation même nous éveille

Voilà une façon de vivre dénuée de sécurité. Nous nous trouvons souvent dans un dilemme : que dois-je faire si quelqu'un est en colère contre moi ? Que dois-je faire si je suis en colère après quelqu'un ? Au fond, la consigne c'est de ne pas essayer de résoudre le problème mais plutôt de l'utiliser comme une question : comment faire pour que la situation même nous éveille encore plus au lieu de nous endormir ? Nous pouvons nous servir d'une situation difficile pour nous encourager nous-mêmes à faire un bond, pour déboucher dans cette ambiguïté.

page(s) 196 (22 - La voie est le but)
• Nous ouvrir à chaque instant de notre vie

[L]a méditation assise […] nous permet de nous ouvrir à chaque instant de notre vie, et chaque instant est totalement unique et inconnu. Notre univers mental nous semble prévisible et saisissable. Nous croyons que le fait de réfléchir aux événements et aux tâches quotidiennes de notre existence nous apportera stabilité et sécurité. Mais ce n'est qu'un fantasme, et cet instant même, libre de tout vernis conceptuel, est totalement unique. Il est absolument inconnu. Nous n'avons jamais vécu ce moment précis avant et l'instant suivant ne sera pas le même que celui que nous vivons maintenant. La méditation nous apprend à savoir comment appréhender la vie directement, pour pouvoir réellement vivre le moment présent, dénué de tout vernis conceptuel.

page(s) 12
• Quand mûrit le cœur éveillé

Le principe de base du lojong veut qu'on puisse se lier d'amitié avec ce qu'on rejette, ce qu'on considère comme « mauvais » en soi-même et chez les autres. En même temps, on peut apprendre à être généreux envers ce qu'on aime, ce qu'on considère comme « bon ». Si on commence à vivre de cette façon, quelque chose qui a pu être enfoui en soi-même depuis longtemps commence à mûrir. La tradition appelle ce « quelque chose » bodhicitta, ou cœur éveillé. C'est quelque chose qu'on possède déjà mais qu'on n'a, généralement, pas encore découvert.

page(s) 19 (1 - Pas de fuite, pas de problème)
• Nous détendre dans toute sensation

Nous devons cesser de croire que nous pouvons décamper et nous établir ailleurs. Nous pouvons simplement nous détendre – nous détendre dans l'épuisement, l’indigestion, l’insomnie, l'irritation, la joie ou toute autre sensation.

page(s) 176 (20 - Le coup du non-choix)
• Nous permettre de nous sentir blessés

Personne ne nous encourage jamais à nous permettre d'abord de nous sentir blessés pour ensuite trouver la parole appropriée et l'action adéquate qui pourraient suivre.

page(s) 90 (9 - Sois reconnaissant envers tous)
• Le fumier de l'éveil

Quand l'un des empereurs de Chine a demandé à Bodhidharma (le maître zen qui a fait passer le zen de l'Inde à la Chine) ce qu'était l'éveil, il a répondu : « Énormément d'espace, rien de saint. » La méditation n'a rien de saint. Par conséquent, il n'y a rien de ce que nous pensons ou ressentons qui soit à ranger dans la catégorie « péché ». Il n'y a rien de ce que nous pensons ou ressentons qui soit à ranger dans la catégorie « mauvais ». Tout est du bon et riche matériau – le fumier de l'éveil, le fumier de la réalisation de l'éveil, l’art de vivre à l'instant présent.

page(s) 142 (16 - Abandonne tout espoir de fruit)
• Sauter hors du nid

L’idée de base du refuge, c’est qu’entre la naissance et la mort, on est seul. Par conséquent, chercher refuge dans le bouddha, le dharma et le sangha ne signifie pas que l’on trouve consolation en eux, comme un enfant le trouverait en papa-maman ; c’est plutôt l’expression fondamentale d’une aspiration à sauter hors du nid, qu’on se sente prêt à le faire ou non, à franchir ses rites de passage et à être un adulte qui n’a pas besoin de tenir la main d’une autre personne.

page(s) 136 (13 - Chercher refuge)
• Le point tendre originel

Au lieu du péché originel, on a le point tendre originel.

page(s) 125 (14 - La bienveillance et la compassion)
• Aller vers les difficultés !

Le principe essentiel de ces méthodes est de dissoudre la lutte dualiste : notre tendance habituelle à combattre ce qui nous arrive ou ce qui se passe en nous. Elles nous enseignent à aller vers les difficultés au lieu de nous en tenir à distance. On n'a pas très souvent ce genre d'encouragement.

page(s) 169 (19 - Trois méthodes pour travailler avec le chaos)
• Ne pas gaspiller notre chance

Pour le moment, aussi imparfaite que puisse paraître notre vie, nous sommes dans des circonstances excellentes. Nous avons l'intelligence, des maîtres et des enseignements à notre disposition, et un minimum de penchant pour l'étude et la méditation. Cependant, certains d'entre nous mourront avant la fin de l'année ; et dans les cinq ans à venir, d'autres seront malades et souffriront tant qu'ils auront du mal à se concentrer sur les enseignements bouddhiques, sans parler de vivre en accord avec eux.

En outre, nombre d'entre nous se laisseront distraire par des activités mondaines – pendant deux, dix, vingt ans ou durant toute leur vie – et n'auront plus le loisir de se libérer de la rigidité de l'égocentrisme.

Dans l'avenir, il est possible que les circonstances extérieures telles que la guerre ou la violence deviennent si dominantes que nous n'aurons plus le temps pour une introspection honnête. Cela pourrait vraiment arriver. Nous pouvons également tomber dans le piège du confort excessif. Quand la vie semble si agréable, si luxueuse et douillette, il n'y a pas assez de souffrance pour nous éloigner des séductions des plaisirs terrestres. Endormis par l'autosatisfaction, nous devenons indifférents aux maux de nos semblables.

Le Bouddha affirme que la naissance humaine est idéale, dotée du juste équilibre entre le plaisir et la souffrance. Reste à ne pas gaspiller cette chance.

page(s) 22-23
• Utiliser le poison comme remède

Plutôt que de battre notre coulpe, nous pouvons nous servir de notre propre tendance à rester coincés comme d'un tremplin pour comprendre à quoi se heurtent les êtres partout dans le monde. Inspirez pour nous tous et expirez pour nous tous. Servez-vous de ce qui semble être un poison comme d'un remède. Nous pouvons nous servir de notre souffrance personnelle comme d'une voie de compassion envers tous les êtres.

page(s) 135 (15 - Aller à contre-courant)
• La bodhicitta

Le mot sanskrit bodhicitta est souvent traduit par « esprit d'éveil » et évoque un intense désir de soulager la souffrance. Au niveau relatif, la bodhicitta se manifeste sous forme d'aspiration. De façon plus précise, c'est une aspiration du fond du cœur à se libérer de la douleur de l'ignorance et des schémas habituels afin d'être capable d'aider les autres à faire de même. Ce désir d'apaiser la souffrance d'autrui est le point essentiel. On commence par ses proches en faisant le souhait d'aider ceux que nous connaissons et aimons, mais l'aspiration sous-jacente est universelle et englobe tout le monde. La bodhicitta est une sorte de « mission impossible » : le désir de mettre fin à la souffrance de tous les êtres, y compris ceux que l'on n'a jamais rencontrés et ceux que l'on déteste.

page(s) 11
• Nous regarder avec honnêteté et douceur

L'agression la plus fondamentale envers nous-mêmes, le mal le plus fondamental que nous pouvons nous faire est de demeurer ignorant en n'ayant ni le courage ni le respect de nous regarder avec honnêteté et douceur.

page(s) 54 (6 - Éviter de nuire)
• Travailler sur soi & aider les autres

Nous travaillons sur nous-mêmes pour aider les autres, mais aussi nous aidons les autres pour travailler sur nous-mêmes.

page(s) 184 (21 - Une pratique où l’on joue gros)
• Changer nos habitudes mentales

La clé, c'est de changer nos habitudes et, en particulier, nos habitudes mentales. [...]

Cela commence quand nous nous surprenons en train de dérailler selon nos vieilles habitudes. En général, nous croyons qu'il y a un grand problème à résoudre. La consigne est de s'arrêter. Faites quelque chose d'inusité. Faites n'importe quoi, plutôt que de foncer dans la même vieille direction, avec les mêmes astuces éculées.

page(s) 187-189 (21 - Inverser la roue du samsara)
• Trois principaux poisons de l'esprit

Dans les enseignements bouddhistes, on appelle cette chose confuse kleśa, mot sanscrit qui signifie poison. En ramenant le tout à sa plus simple expression, il y a trois poisons principaux : la passion, l'agression et l'ignorance. On peut en parler de différentes manières – par exemple : désir véhément, aversion et je-m'en-fichisme. Les dépendances de toutes sortes appartiennent à la catégorie du désir véhément, qui consiste à vouloir, vouloir et vouloir encore – c'est que nous devons en arriver à une sorte de solution. L'aversion inclut la violence, la rage, la haine et toutes sortes de sentiments négatifs, aussi bien que l'irritation policée. Et l'ignorance ? De nos jours, l'ignorance c'est le plus souvent la tendance à nier la réalité.

page(s) 46-47 (5 - Le poison comme remède)
• Comme un lac de montagne sans rides

Le bien-être de l'esprit est comme un lac de montagne sans rides. Quand le lac n'a aucune ride, on peut tout y voir.

page(s) 60 (6 - Éviter de nuire)
• La détente dans ce qui est

Il est bon de se souvenir que la pratique n’a aucun accomplissement pour but – ni gain ni perte – sinon la cessation de la lutte et la détente dans ce qui est. C'est ce qu'on fait quand on s'assoit en méditation. Cette attitude s'étend à toute la vie.

page(s) 167 (19 - Trois méthodes pour travailler avec le chaos)