Infini qui seul est, qui rythme est. Si le rythme est majestueux, l'infini sera divin. Si le rythme est précipité, l'infini sera persécution, angoisse, fragmentation, affolant, incessant réembarquement d'ici à plus loin, plus loin, plus loin, plus loin, plus loin, plus loin, plus loin, plus loin, à jamais loin de tout havre. Infini infinisant tout, mais plus qu'à tout autre sentiment accordé merveilleusement à bonté, tolérance, miséricorde, acceptation, égalité, pardon, patience, amour et universelle compassion.
patience
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L’infini
page(s) 26Le véritable amour
Le véritable amour implique un sens des responsabilités et l'acceptation de l'autre tel qu'il est, avec ses qualités et ses faiblesses. Si nous n'aimons que les bons côtés d'une personne, ce n'est pas de l'amour. Nous devons accepter ses faiblesses et faire preuve de patience, de compréhension et d'énergie pour l'aider à les transformer. L'amour est maitrī, la capacité d'apporter la joie et le bonheur, et karuṇā, la capacité de transformer la douleur et la souffrance.
page(s) 46-47Vertus de la compassion
[L]e paradoxe de la compassion, c'est que nous en sommes nous-mêmes l'un des plus grands bénéficiaires. […E]lle nous rend plus heureux. Elle nous sort de notre état d'esprit habituel, empli de déceptions, de regrets, d'inquiétudes pour nous-même, et nous focalise sur quelque chose de plus grand.
Contrairement à ce que l'on pourrait d'abord penser, la compassion rend plus optimiste, car, bien que focalisée sur la souffrance, en nous permettant de contribuer à y mettre fin, elle nous remplit d'énergie.
La compassion nous donne le sentiment d'avoir un but dans la vie, qui se situe au-delà de nos insignifiantes obsessions habituelles. Elle allège le cœur et supprime le stress.
Elle nous rend plus patient et plus apte à nous comprendre nous-même et à comprendre les autres. Elle offre à notre esprit une alternative à la colère et aux autres états réactionnels, ce qui s'est révélé particulièrement utile pour les vétérans des guerres atteints de troubles de stress post-traumatique.
Enfin, la compassion nous tire de l'isolement et de la peur. Par un joli retour des choses, elle nous fait aussi bénéficier davantage de la bonté des autres à notre égard.
page(s) 35-36Souffrance, maladie, épreuve
La souffrance est un état humain, un état intérieur, un état de l'âme (si tant est que ce terme ait encore quelque valeur dans un monde chimique, neurologique et technologique) et la réduire à une maladie revient encore une fois à court-circuiter l'épreuve, c'est-à-dire les chances de découverte, d'exploration et de questionnement.
Abordée de façon initiatique (initier veut dire « commencer » : c'est un départ, un voyage qui ne finit pas), une difficulté est susceptible de provoquer un éveil, une prise de conscience et un changement important ou radical dans son existence. L'épreuve n'a pas pour sens la souffrance (ça, c'est le dolorisme, le masochisme sur quoi s'établit le pouvoir des religions et avec quoi jouent toutes les manipulations mentales), mais elle fait toucher en soi à des dimensions insoupçonnées, elle permet d'acquérir ou de développer des qualités et des vertus telles que le courage, la patience, la force, l'endurance, la bienveillance et l'humilité…
page(s) 28Que tout le ciel fût vraiment un regard
En fait, de toutes mes incertitudes, la moindre (la moins éloignée d'un commencement de foi) est celle que m'a donnée l'expérience poétique ; c'est la pensée qu'il y a de l'inconnu, de l'insaisissable, à la source, au foyer même de notre être. Mais je ne puis attribuer à cet inconnu, à cela, aucun des noms dont l'histoire l'a nommé tout à tour. Ne peut-il donc me donner aucune leçon, – hors de la poésie où il parle –, aucune directive, dans la conduite de ma vie ?
Réfléchissant à cela, j'en arrive à constater que néanmoins, en tout cas, il m'oriente, du moins dans le sens de la hauteur ; puisque je suis tout naturellement conduit à l'entrevoir comme le Plus Haut, et d'une certaine manière, pourquoi pas ? comme on l'a fait depuis l'origine, à le considérer à l'image du ciel…
Alors, il me semble avoir fait un pas malgré tout. Quand même je ne pourrais partir d'aucun principe sûr et que mon hésitation se prolongeât indéfiniment, quand même je ne pourrais proposer à mon pas aucun but saisissable, énonçable, je pressens que dans n'importe quelles conditions, à tout moment, en tout domaine et en tout lieu, les actes éclairés par la lumière de ce « ciel » supérieur ne pourraient être « mauvais » ; qu'une vie sous ce ciel aurait plus de chances qu'une autre d'être « bonne ».
Et pour être moins vague, il faudrait ajouter que la lumière qui nous parviendrait de ces hauteurs, par éclaircies, lueurs éparses et combattues, rares éclairs, et non continûment comme on le rêve, prendrait les formes les plus diverses, et non pas seulement celles que lui a imposées telle morale, tel système de pensées, telle croyance.
Je l'apercevrais dans le plaisir (jugeant meurtrier celui qu'elle n'atteindrait pas), mais aussi, ailleurs, dans le renoncement au plaisir (en vue d'une clarté accrue) ; dans les œuvres les plus grandes où elle m'a été d'abord révélée et où je puis aller la retrouver sans cesse, mais aussi dans une simple chanson, pourvu qu'elle fût vraiment naïve ; dans l'excès pur, la violence, les refus de quelques-uns, mais non moins, et c'est là ce que m'auront appris surtout les années, dans la patience, le courage, le sourire d'hommes effacés qui s'oublient et ne s'en prévalent pas, qui endurent avec gaieté, qui rayonnent jusque dans le manque.
Sans doute est-on sans cesse forcé d'affronter de nouveau, avec étonnement, avec horreur, la face mauvaise de l'homme ; mais sans cesse aussi, dans la vie la plus banale et le domaine le plus borné, on peut rassembler ces autres signes, qui tiennent dans un geste, dans une parole usée faite beaucoup moins pour énoncer quoi que ce soit que pour amorcer un échange, ajouter au strict nécessaire du « commerce » un peu de chaleur gratuite, un peu de grâce : autant de signes presque dérisoires, de gestes essayés à tâtons, comme pour rebâtir inlassablement la maison, refaire aveuglément le jour ; autant de sourires grâce auxquels mon ignorance me pèse moins.
J'aimerais bien aller au-delà de ce peu ; tirer de ces signes épars une phrase entière qui serait un commandement. Je ne puis. Je me suis prétendu naguère « serviteur du visible ». Ce que je fais ressemblerait plutôt, décidément, au travail du jardinier qui nettoie un jardin, et trop souvent le néglige : la mauvaise herbe du temps…
Où sont les dieux de ce jardin ? Quelquefois je me vois pareil, dans mon incertitude, à ces flocons de neige que le vent fait tournoyer, soulève, exalte, lâche, ou à ces oiseaux qui, moitié obéissant au vent, moitié jouant avec lui, offrent à la vue une aile tantôt noire comme la nuit, tantôt miroitante et renvoyant on ne sait quelle lumière.
(On pourrait donc vivre sans espérance définie, mais non pas sans aide, avec la pensée – bien proche de la certitude celle-là – que s'il y a pour l'homme une seule chance, une seule ouverture, elle ne serait pas refusée à celui qui aurait vécu « sous ce ciel ».)
(La plus haute espérance, ce serait que tout le ciel fût vraiment un regard.)
page(s) 179-182Négligence des richesses intérieures
[L]e temps et les efforts que les gens consacrent à accumuler et à préserver leurs richesses matérielles ou « extérieures » leur laiss[ent] très peu l'occasion de cultiver leurs « richesses intérieures » – des qualités comme la compassion, la patience, la générosité et l'équanimité. Ce déséquilibre rend les gens particulièrement vulnérables quand ils sont confrontés à des problèmes sérieux comme le divorce, les maladies graves et les douleurs chroniques, d'ordre physique ou émotionnel.
page(s) 21Les racines du ciel
L'honnêteté et la patience sont les racines du ciel.
page(s) 104