Pema Chödrön

Portrait de Pema Chödrön

Pema Chödrön (née en 1936) a quitté la vie d'institutrice et de mère de famille qu'elle avait menée jusqu'alors pour embrasser la voie monastique bouddhiste : ordonnée novice en 1974, puis moniale en 1981. Elle fut pendant treize années disciple de Chögyam Trungpa. À la demande de ce dernier, elle a établi le monastère Gampo en Nouvelle-Écosse, au Canada.

Les ouvrages de Pema Chödrön sont un baume pour le cœur, regorgeant de conseils pour mettre en œuvre le dharma dans la vie de tous les jours.

Lignée Chögyam Trungpa

Quelques ouvrages

Quelques extraits

• Laisser le château de sable se dissoudre dans la mer

Nous sommes comme des enfants qui construisent un château de sable. [...]

L'astuce c'est d'en jouir au maximum mais sans fixation et, le moment venu, de le laisser se dissoudre dans la mer.

page(s) 78 (8 - Les huit dharmas de ce monde)
• Apprentie-guerrière

Lorsqu'on doute de sa capacité d'être une apprentie-guerrière, on peut réfléchir à cette question : « Je préfère grandir et entrer en rapport avec la vie directement, ou je choisis de vivre et de mourir dans la peur ? »

page(s) 24
• Nous permettre de nous sentir blessés

Personne ne nous encourage jamais à nous permettre d'abord de nous sentir blessés pour ensuite trouver la parole appropriée et l'action adéquate qui pourraient suivre.

page(s) 90 (9 - Sois reconnaissant envers tous)
• Nous pouvons choisir

En tant qu'être humains, nous avons la possibilité de nous débarrasser des vieilles habitudes, de nous intéresser les uns aux autres et de nous aimer les uns les autres. Nous avons la capacité de nous éveiller et de vivre en pleine conscience mais, vous l'avez peut-être remarqué, nous sommes aussi fortement enclins à rester endormis. C'est comme si nous étions toujours à un carrefour, occupés à décider quel chemin prendre. À chaque instant, nous pouvons choisir d'aller vers plus de clarté et de bonheur, ou vers la confusion et la souffrance.

page(s) 9
• Ni sécurité ni confirmation

Tourner son esprit vers le dharma n'apporte ni sécurité ni confirmation.

page(s) 62 (7 - L’absence d'espoir et la mort)
• Humanité partagée

Chaque fois que le malheur nous frappe, regardons autour de nous et prenons conscience de tous les moments difficiles que d'autres endurent également. Lorsque nous nous sentons seuls, déprimés ou en colère, laissons ces humeurs sombres nous relier aux souffrances de nos semblables.

Nous partageons tous la même réactivité, la même cupidité et la même résistance. En faisant le souhait que tous les êtres puissent être libérés de la souffrance, nous nous libérons de notre cocon, et la vie devient plus vaste que le seul « moi ». Que notre existence soit sombre et triste ou joyeuse et exaltante, nous pouvons cultiver un sentiment d'humanité partagée.

page(s) 24-25
• Travailler avec son propre matériau non désiré et inacceptable

C'est qu'on est devenu si sincère et si honnête envers celui ou celle qu'on est et ce qu'on fait, tout cela est si familier, qu'on commence à comprendre la condition humaine tout entière et qu'on peut répondre de façon appropriée à la situation.

Le terrain de base de l'action compatissante, c'est l'importance de travailler avec plutôt que de se battre contre, ce que je veux dire par là c'est de travailler avec son propre matériau non désiré et inacceptable, afin que si le non désiré et l'inacceptable surgissent, on entre en relation avec tout ça, car on a appris à pratiquer la bienveillance envers soi-même. Il ne s'agit pas alors de condescendance. Cette approche non dualiste vient du cœur, puisqu'elle est basée sur notre parenté avec les uns et les autres. Nous savons quoi dire, parce que nous avons fait l'expérience de la fermeture, de l’isolement, de la colère, de la douleur, de la révolte et ainsi de suite et que nous avons établi un rapport avec tout cela en nous-mêmes.

Il ne s'agit pas de résoudre un problème. C'est une approche plus ouverte et plus courageuse. On ne sait pas ce qui va arriver.

page(s) 145 (17 - L’action compatissante)
• Regarder en toute simplicité qui nous sommes

La solitude calme permet de regarder honnêtement et sans agressivité notre propre esprit. Nous pouvons progressivement laisser tomber nos idéaux à propos de celui que nous devrions être, ou de celui que nous croyons vouloir être, ou de celui que nous croyons que les autres croient que nous voulons ou devrions être. Nous y renonçons et nous regardons, en toute simplicité, avec compassion et humour celui que nous sommes. Alors la solitude n'est plus une menace ni un chagrin ni une punition.

page(s) 88-89 (9 - Six sortes de solitude)
• Changer nos habitudes mentales

La clé, c'est de changer nos habitudes et, en particulier, nos habitudes mentales. [...]

Cela commence quand nous nous surprenons en train de dérailler selon nos vieilles habitudes. En général, nous croyons qu'il y a un grand problème à résoudre. La consigne est de s'arrêter. Faites quelque chose d'inusité. Faites n'importe quoi, plutôt que de foncer dans la même vieille direction, avec les mêmes astuces éculées.

page(s) 187-189 (21 - Inverser la roue du samsara)
• Tendresse & tristesse

Il n'y a rien à disséquer ni à saisir. Plus on observe et plus on voit qu'il n'y a qu'un sentiment de tendresse, teinté d'une sorte de tristesse.

page(s) 25 (2 - Ne pas en faire tout un plat)
• La voie est le but

Grâce à la bonne disposition de notre esprit, nous sommes prêts à entrer en rapport direct avec tout ce qui se produit, d'une manière précise et douce. C'est ce qui mène à la bonne humeur et à la détente fondamentales.

Quand nous nous rendons compte que la voie est le but, nous avons le sentiment que les choses se laissent travailler.

page(s) 195 (22 - La voie est le but)
• Soulagement illusoire du passage à l’acte

Nous passons à l'acte parce que nous croyons, paradoxalement, obtenir ainsi un certain soulagement. Nous assimilons ce passage à l’acte au bonheur. Souvent il y a quelque soulagement, pour un instant. Quelqu'un qui souffre d'une dépendance et qui y cède peut éprouver de brefs moments de soulagement. Ensuite, le cauchemar s'aggrave. Même chose pour l'agression.

page(s) 54 (6 - Commencez là où vous en êtes)
• Être là pour tout le monde

Si nous voulons authentiquement être là pour tout le monde, sans exclure qui que ce soit ou quoi que ce soit de notre cœur, la jolie petite image de nous-mêmes montrant à quel point nous sommes gentils et compatissants en prend un sacré coup.

page(s) 184 (21 - Une pratique où l’on joue gros)
• Trois difficultés

Il y a trois difficultés. La première est de voir la névrose comme névrose et la seconde est d'être disposé à faire quelque chose de différent. La troisième est l’aspiration à faire de cela un mode de vie.

page(s) 179 (20 - Le gros étau)
• Renoncer à l'espoir d'un refuge

La souffrance commence à se dissoudre quand on est capable de remettre en question la croyance ou l’espoir qu’il existe un endroit quelconque où se cacher.

page(s) 63 (7 - L’absence d'espoir et la mort)
• De la compassion pour soi

Pour avoir de la compassion envers les autres, il faut en éprouver envers nous-mêmes. En particulier, nous soucier des personnes anxieuses, irritées, jalouses, dominées par des dépendances de toutes sortes ou arrogantes, orgueilleuses, avares, égoïstes, méchantes, peu importe ; ressentir de la compassion pour elles et nous en préoccuper implique de ne pas fuir la douleur de découvrir toutes ces choses en nous-mêmes.

page(s) 132 (15 - Aller à contre-courant)
• Fausse solution de la fermeture

Tout le dharma converge en un même point. Tous les enseignements et toutes les pratiques ne disent qu'une seule chose : lorsque nous nous protégeons fortement nous-mêmes, la souffrance elle aussi est alors forte. Si l'ego ou le cocon devient plus léger, alors la souffrance s'allège elle aussi.

page(s) 125 (14 - La bienveillance et la compassion)
• Ce qui est indestructible en nous

C'est seulement dans la mesure où nous nous exposons nous-mêmes encore et toujours à l’anéantissement que ce qui est indestructible en nous peut apparaître.

page(s) 25 (2 - Quand tout s'effondre)
• Sentir les autres comme ils sont réellement

Pourrions-nous ne pas avoir d'intentions déclarées quand nous entrons dans une pièce où se trouve une autre personne, ne pas savoir quoi dire, ne pas faire en sorte que cette personne ait tort ou raison ? Pourrions-nous voir, entendre, sentir les autres comme ils sont réellement ?

page(s) 120 (13 - Élargir le cercle de compassion)
• Changer de cap

Alors que l'économie globale est dans le chaos et que l'environnement planétaire est en danger, alors que la guerre fait rage et que la souffrance augmente, il est temps que chacun de nous dans sa vie change de cap et que nous fassions notre possible pour contribuer à renverser la situation. […]

Changer de cap implique que nous nous engagions envers nous-mêmes et envers la planète – que nous nous engagions à renoncer à nos vieilles rancunes, à ne pas éviter les personnes, les situations et les émotions qui nous mettent mal à l'aise, à ne pas nous raccrocher à nos peurs, à notre étroitesse d'esprit, à notre insensibilité, à nos hésitations. Le temps est venu de manifester une confiance en notre bonté fondamentale et en celle de nos sœurs et de nos frères sur cette terre ; une confiance en notre capacité de renoncer à nos vieilles façons de rester englués et en notre capacité de faire des choix judicieux. Nous pourrions agir ainsi, ici-même et sur le champ.

page(s) 12