Pema Chödrön

Portrait de Pema Chödrön

Pema Chödrön (née en 1936) a quitté la vie d'institutrice et de mère de famille qu'elle avait menée jusqu'alors pour embrasser la voie monastique bouddhiste : ordonnée novice en 1974, puis moniale en 1981. Elle fut pendant treize années disciple de Chögyam Trungpa. À la demande de ce dernier, elle a établi le monastère Gampo en Nouvelle-Écosse, au Canada.

Les ouvrages de Pema Chödrön sont un baume pour le cœur, regorgeant de conseils pour mettre en œuvre le dharma dans la vie de tous les jours.

Lignée Chögyam Trungpa

Quelques ouvrages

Quelques extraits

• Chaque acte, chaque pensée, chaque émotion compte

Chaque acte compte. Chaque pensée et chaque émotion comptent aussi. La voie, ce n'est rien de plus.

page(s) 191 (21 - Inverser la roue du samsara)
• L’intelligence que nous avons déjà

Il y a un enseignement de vie dans le bouddhisme selon lequel le Bouddha, mot qui signifie « éveillé », n'est pas quelqu'un à qui on rend un culte. Bouddha n'est pas quelqu'un qu'on ambitionne de devenir ; Bouddha n'est pas quelqu'un qui est né il y a plus de deux mille ans et qui était plus intelligent qu'on ne le sera jamais. Bouddha c'est notre nature innée – notre nature-de-bouddha – et cela signifie que si nous grandissons jusqu'à la maturité, nous commençons à entrer en contact avec l’intelligence que nous avons déjà.

page(s) 139 (16 - Abandonne tout espoir de fruit)
• Renoncer au terrier

Renoncer c’est comprendre que le désir nostalgique de rester dans un monde protégé, limité, étriqué, est insensé.

page(s) 109 (11 - Le renoncement)
• La voie n’existe pas avant d'être parcourue

Cette voie a une caractéristique tout à fait particulière : elle n'est pas préfabriquée. Elle n’existe pas avant d'être parcourue.

page(s) 193 (22 - La voie est le but)
• Nous pouvons choisir

En tant qu'être humains, nous avons la possibilité de nous débarrasser des vieilles habitudes, de nous intéresser les uns aux autres et de nous aimer les uns les autres. Nous avons la capacité de nous éveiller et de vivre en pleine conscience mais, vous l'avez peut-être remarqué, nous sommes aussi fortement enclins à rester endormis. C'est comme si nous étions toujours à un carrefour, occupés à décider quel chemin prendre. À chaque instant, nous pouvons choisir d'aller vers plus de clarté et de bonheur, ou vers la confusion et la souffrance.

page(s) 9
• Travailler sur nous-mêmes

Travailler sur nous-mêmes et prendre davantage conscience de notre état d'esprit et de nos émotions sont peut-être les seuls moyens de trouver des solutions pour le bien-être de tous et la survie de la terre elle-même.

page(s) 11
• Assumer la responsabilité de ses actes

Assumer la responsabilité de ses actes est une autre façon de parler de l'éveil de la bodhicitta, parce qu'une partie de la prise de responsabilité consiste à être capable de voir les choses très clairement. Une autre partie de cette responsabilité c'est la douceur, ce qui suppose aussi de ne pas porter de jugements, ne pas désigner les choses comme justes ou fausses, bonnes ou mauvaises mais plutôt se regarder soi-même avec douceur et honnêteté. Enfin, c'est aussi la capacité de continuer à aller de l'avant.

page(s) 153 (18 - Prendre la responsabilité de ses actes)
• Le fumier de l'éveil

Quand l'un des empereurs de Chine a demandé à Bodhidharma (le maître zen qui a fait passer le zen de l'Inde à la Chine) ce qu'était l'éveil, il a répondu : « Énormément d'espace, rien de saint. » La méditation n'a rien de saint. Par conséquent, il n'y a rien de ce que nous pensons ou ressentons qui soit à ranger dans la catégorie « péché ». Il n'y a rien de ce que nous pensons ou ressentons qui soit à ranger dans la catégorie « mauvais ». Tout est du bon et riche matériau – le fumier de l'éveil, le fumier de la réalisation de l'éveil, l’art de vivre à l'instant présent.

page(s) 142 (16 - Abandonne tout espoir de fruit)
• Un avec notre confusion

Nous aimions la méditation et les enseignements quand nous étions inspirés, en contact avec nous-mêmes et sur la bonne voie. Mais qu'en est-il lorsque ça commence à ressembler à un fardeau, comme si nous avions fait le mauvais choix et que plus rien n'est à la hauteur de nos attentes ? Les gens que nous rencontrons ne sont pas tellement sains. En fait, ils ont l'air passablement perdus. La gestion de ce lieu est insatisfaisante. Même le maître est contestable. Cette situation où nous nous retrouvons coincés est précisément l'étape dans notre méditation et dans nos vies où nous pouvons vraiment apprendre quelque chose.

Croyez-le ou non, c'est dans ces moments de tracas, de déroute et de malaise que nos esprits peuvent grandir. Au lieu de voir ce qui se produit comme une preuve de notre faiblesse personnelle ou de la puissance de quelqu'un d’autre, au lieu de penser que nous sommes stupides et quelqu'un d'autre manque de bienveillance, nous pourrions renoncer à toutes les récriminations envers nous-mêmes et envers les autres. Nous pourrions demeurer là, désarçonnés, ne sachant pas quoi faire, rester dans cette situation avec l’énergie tendre et crue du moment. C'est à ce stade que nous commençons à apprendre le sens derrière les concepts et les mots.

page(s) 160-161 (18 - Instructions orales secrètes)
• Le chevalier qui s'éveille

Le mot bodhisattva est synonyme de guerrier qui s'éveille, qui cultive la vaillance et la compassion.

page(s) 67 (7 - Ramener sur la voie tout ce qu'on rencontre)
• Nous ouvrir à chaque instant de notre vie

[L]a méditation assise […] nous permet de nous ouvrir à chaque instant de notre vie, et chaque instant est totalement unique et inconnu. Notre univers mental nous semble prévisible et saisissable. Nous croyons que le fait de réfléchir aux événements et aux tâches quotidiennes de notre existence nous apportera stabilité et sécurité. Mais ce n'est qu'un fantasme, et cet instant même, libre de tout vernis conceptuel, est totalement unique. Il est absolument inconnu. Nous n'avons jamais vécu ce moment précis avant et l'instant suivant ne sera pas le même que celui que nous vivons maintenant. La méditation nous apprend à savoir comment appréhender la vie directement, pour pouvoir réellement vivre le moment présent, dénué de tout vernis conceptuel.

page(s) 12
• L'ego n'est fait que d'opinions

En fait l'ego dans son intégralité est constitué de nos opinions, que nous tenons pour solides, réelles et d'une vérité absolue sur l'essence des choses. [...]

Il n'est pas nécessaire de faire disparaître ces opinions, ni de nous critiquer parce que nous les avons. [...] Nous pouvons aussi bien laisser tomber ces opinions et revenir à l'immédiateté de notre expérience.

page(s) 153 (17 - Opinions)
• Tendresse & tristesse

Il n'y a rien à disséquer ni à saisir. Plus on observe et plus on voit qu'il n'y a qu'un sentiment de tendresse, teinté d'une sorte de tristesse.

page(s) 25 (2 - Ne pas en faire tout un plat)
• Trois qualités fondamentales : la chaleur humaine naturelle

La chaleur humaine naturelle est notre capacité partagée d'aimer, d'avoir de la bienveillance, d'avoir un sens de l'humour. C'est aussi notre capacité d'éprouver de la gratitude, de la reconnaissance et de la tendresse. C'est toute la gamme de ce que l'on appelle souvent les qualités du cœur, qualités qui caractérisent l'homme.

page(s) 15
• Esprit agité et esprit clair

En tibétain, il y a plusieurs mots pour désigner l'esprit, mais il y en a deux qui sont particulièrement utiles : sem et rigpa. Sem c'est ce dont nous faisons l’expérience sous forme de pensées discursives, ce flot de bavardage qui renforce constamment l'image de nous-mêmes. Rigpa signifie littéralement « intelligence » ou « clarté ». [...] Chaque fois que nous arrêtons de nous parler à nous-mêmes, rigpa est constamment là.

page(s) 49 (5 - Il n'est jamais trop tard)
• Ralentir pour pouvoir observer

Ne pas causer de tort demande qu'on demeure éveillé. Cela suppose, entre autres, de ralentir suffisamment pour remarquer ce que nous disons et faisons. Plus nous observons nos réactions émotionnelles en chaîne et comprenons leur fonctionnement, plus il nous est facile de nous abstenir. Rester éveillé, ralentir et remarquer ce qui se passe devient alors un mode de vie.

page(s) 60-61 (6 - Éviter de nuire)
• Faire la paix avec son ombre

Faire la paix avec les aspects de nous-mêmes que nous avons rejetés. En agissant ainsi, nous faisons aussi la paix avec les gens que nous n'aimons pas. De plus, fréquenter ceux que nous n'aimons pas est souvent un catalyseur pour entrer en amitié avec nous-mêmes.

page(s) 83 (9 - Sois reconnaissant envers tous)
• Laisser le château de sable se dissoudre dans la mer

Nous sommes comme des enfants qui construisent un château de sable. [...]

L'astuce c'est d'en jouir au maximum mais sans fixation et, le moment venu, de le laisser se dissoudre dans la mer.

page(s) 78 (8 - Les huit dharmas de ce monde)
• Donner et recevoir

La pratique de tonglèn – donner et recevoir – est conçue pour éveiller la bodhicitta, pour nous mettre en contact avec notre cœur noble authentique. C'est une pratique qui consiste à prendre la douleur et à renvoyer de la joie ; elle va donc complètement à l'encontre de notre habitude bien ancrée de faire exactement le contraire.

Quand nous inspirons la souffrance, celle-ci pénètre en quelque sorte cette armure. Notre tendance à parer les coups n'est plus aussi immuable.

Quand nous expirons notre soulagement et notre sentiment d'espace, nous favorisons aussi la dissolution de l'armure. L'expiration est une métaphore de l'ouverture de tout notre être. Quand une chose est précieuse, plutôt que de la serrer très fort, nous pouvons ouvrir les mains et la partager. Nous pouvons la donner tout entière. Nous pouvons partager la richesse de cette insondable expérience humaine.

page(s) 127-129 (14 - L’amour qui ne mourra pas)
• Le merveilleux et le misérable

Le merveilleux et le misérable ont besoin l'un de l'autre. L'un nous inspire, l'autre nous attendrit. Ils vont ensemble.

page(s) 173 (20 - Le gros étau)