Cet enseignement s'applique même aux situations les plus atroces que la vie peut nous balancer. Jean-Paul Sartre disait qu'il y a deux façons d'aller à la chambre à gaz : libre ou esclave. C'est notre choix de chaque instant. Entrons-nous en relation avec les circonstances de notre vie avec amertume ou ouverture ?
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Extraits étiquetés avec : liberté
Avec amertume ou ouverture ?
page(s) 196 (22 - La voie est le but)Une préparation à la danse dans votre vie
Mais oui, c'est tout entier que vous avez été impliqué. Une sorte de gymnastique totale, une préparation à la danse dans votre vie. La souplesse, la légèreté, la liberté, c'est dans votre esprit comme corps dans votre corps comme esprit que vous les avez ressenties.
page(s) 335 (Il suffit d'un geste)L'amour sous le signe de la liberté
[L]es amants courtois montraient une méfiance, voire une répugnance à l'égard du mariage et de la procréation. Pour eux l'amour vit sous le signe de la liberté et ne peut s'enfermer dans des lois sociales pas plus qu'il ne dépend d'un instinct de survie : ainsi il demeure créateur, transformateur et subversif. Et il ne peut s'incarner que sous la forme du rituel. Les troubadours nous rappellent que la rencontre entre un homme et une femme est un moment exceptionnel et qu'un visage est unique : celui qui aime ne peut être que dans l'émerveillement. Le « pur amour » ne doit pas être banalisé par le « fait » charnel, quasi obligé selon le vulgaire ; il se suffit à soi-même et n'a pas besoin de preuves, tels les enfants communément et ridiculement nommés « fruits de l'amour », mais il se nourrit de rêves, d'incantations et de musique. L'union par le haut est première : c'est l'affinité des esprits, la fusion des cœurs qui donneront aux corps une joie immense, inouïe, lorsque enfin ils s'approcheront et s'enlaceront.
page(s) 209Nous libérer de la camisole de l'inconscient
Lorsque nous nous engageons à « prêter attention », avec un esprit ouvert, dénué de tout préjugé, en faisant abstraction de nos sympathies ou de nos antipathies, de nos projections et de nos espoirs, de nouvelles possibilités s'ouvrent à nous qui nous permettent de nous libérer de la camisole de force de l'inconscient.
page(s) 24Donner et se donner
L'amour est d'abord un geste d'ouverture. L'amour c'est vouloir donner et se donner librement.
page(s) 14Autorité et liberté
La racine latine des mots obéissance, obédience, signifie « entendre ». Quand vous entendez répéter sans cesse qu'il vous faut un gourou – faute de quoi, vous ne pouvez absolument pas comprendre la vie ni atteindre l'éveil –, que vous devez suivre quelqu'un, vous obéissez, inévitablement, n'est-ce pas ? L'obéissance implique une soumission, ce qui signifie que vous avez une autorité de référence. Or, un esprit tel que le vôtre, hanté par l'autorité, ne peut en aucun cas vivre dans la liberté, et ne peut donc jamais vivre sans trace d'effort.
page(s) 23Tradition et tradition
[Chögyam Trungpa] distingue […] de manière stricte la tradition comme l'ensemble des usages qui existent à une époque donnée – et qui ne peuvent que se transformer au fil du temps – de la Tradition comme ressource et inspiration atemporelle qu'il dépend de nous de rendre vivante.
La première, dans notre monde, ne pouvant être spontanément vécue doit, dans un effort vain et dérisoire, être conservée comme une antiquité. La seconde est un appel sans cesse renouvelé nous demandant de lui répondre en étant qui nous sommes. Elle nous rend véritablement libre. [Fabrice Midal]
page(s) 12Esprit libre versus esprit mécanique
[La] vision profonde surgit à chaque instant dans un esprit libre. Un esprit libre ne tire pas de conclusion et n'est donc pas mécanique. Un tel esprit agit, et son action n'est pas mécanique parce qu'en permanence il a une vision lucide des faits. Il est constamment en mouvement, vivant. Et, par conséquent, toujours jeune, neuf et invulnérable, alors que l'esprit mécanique est perméable à toutes les blessures.
page(s) 42Rapport à la règle
Je me fous la paix, c'est-à-dire que je m'autorise à un rapport complètement neuf, complètement vivant, aux règles et à la discipline. Je ne me plie pas à une règle parce que c'est une règle ; je l'intègre quand elle me rend plus libre. Sinon, j'essaie de la questionner.
page(s) 32Se libérer des injonctions
Je n'applique pas une technique, je ne m'appuie pas sur un mode d'emploi : je médite pour me libérer de toutes les injonctions.
page(s) 11La graine de l'éveil
Le nirvāna signifie la stabilité, la liberté et la cessation du cycle de la souffrance (saṃsāra). L'Éveil ne vient pas de l'extérieur ; ce n'est pas quelque chose qui nous est donné, pas même par un bouddha. La graine de l'Éveil est déjà dans notre conscience. C'est notre nature de bouddha – la qualité inhérente de l'esprit éveillé que nous possédons tous et qui a seulement besoin d'être nourrie.
page(s) 40Arroser les semences avec la respiration consciente
Nous sommes conscients que nous avons la chance de pratiquer la méditation et qu'il n'y a pas de moment plus important que le moment présent. Nous installant calmement dans le moment présent, une immense joie apparaît. Celle-ci surgit aussi chaque fois que nous « touchons » en nous l'énergie de la Confiance, de la Compassion, de la Bonté, de l'Équanimité, de la Liberté… Les semences de ces sources d'énergie sont présentes dans les profondeurs de notre conscience. Il suffit de rentrer en contact avec elles et de les arroser avec la respiration consciente pour qu'elles s'épanouissent.
page(s) 40-41Importance de la confiance en soi
Il importe d'avoir « confiance en soi », c'est-à-dire de se fier à sa propre personnalité. Cette confiance en soi est non seulement la condition de toute authentique création, mais elle peut seule ramener la vie politique à son principe, c'est-à-dire à la liberté, et combattre le despotisme de masse ou la tyrannie de l'opinion publique en laquelle elle tend à dégénérer.
page(s) 21L'éveil ne peut être détenu par qui que ce soit
Suzuki Roshi disait […] : « À vrai dire, il n'y a pas d'individus éveillés mais seulement une activité éveillée. » Cette affirmation remarquable nous indique que l'éveil ne peut être détenu par qui que ce soit. Il existe simplement en instants de liberté.
page(s) 24L'éveil n'est jamais acquis
Le parfait éveil apparaît dans beaucoup de textes mais, parmi les maîtres et enseignants occidentaux que je connais, une telle perfection absolue n'est pas manifeste. Les périodes de grande sagesse, de profonde compassion et de conscience réelle de liberté alternent avec les phases de peur, de confusion, de névroses et de luttes. La plupart des enseignants admettent facilement cette vérité.
page(s) 23Accueillir tout ce que la vie nous présente
Le véritable devoir de la vie spirituelle ne se trouve ni dans des lieux éloignés ni dans des états de conscience sortant de l'ordinaire. Il prend place ici, dans l'instant présent. Cela exige un esprit bienveillant, prêt à accueillir d'un cœur sage, respectueux et bon, tout ce que la vie nous présente. Nous pouvons saluer aussi bien la beauté que la souffrance, nos troubles, notre confusion, nos peurs et les injustices de ce monde. Honorer ainsi la vérité est le chemin de la libération. S'incliner devant ce qui est, plutôt qu'au pied d'un idéal, n'est pas nécessairement chose facile mais, quelles que soient les difficultés, c'est l'une des pratiques les plus utiles et louables.
En saluant les événements de notre vie, les chagrins, les trahisons, nous les acceptons et par cette démarche profonde nous découvrons que dans la vie rien n'est insurmontable ou inutile. Apprendre à rendre hommage permet de découvrir que le cœur détient plus de liberté et de compassion que nous ne pouvions l'imaginer.
page(s) 13Importance des retraites de méditation
[P]our de nombreux bouddhistes, l'essentiel du chemin est constitué par les moments de retraite solitaire. Là, dans le silence et l'isolement, chacun se confronte à ce qu'il est d'une manière directe. Tous les rôles que nous affichons aux yeux du monde, où que l'on pose sur nous, celui de mari, de mère, celui de notre situation sociale, disparaissent. Nous entrons en nous-mêmes sans avoir besoin d'aucun point de référence. L'anxiété constante que nous portons toujours avec nous se dissipe peu à peu.
Dans notre vie habituelle, nous nous consumons souvent à fuir ces moments de solitude et de silence où rien d'extérieur ne vient nous donner la moindre confirmation – si bien que généralement, sans même nous en rendre toujours compte, nous essayons de nous en échapper. Nous nous occupons sans cesse : nous parlons, téléphonons, ouvrons le journal, allumons la télévision ou la radio… Aucun moment de vraie liberté. Nous courons après une sécurité, un bien-être, sans prendre conscience qu'il réside en nous.
C'est pour cela que les retraites de méditation sont si importantes. Elles nous aident à retrouver l'essentiel.
page(s) 352-353Un moment de pure liberté
L'acceptation radicale, c'est la volonté de faire telle qu'elle est l'expérience de ce que nous sommes, l'expérience de notre vie. Un moment d'acceptation radicale est un moment de pure liberté.
page(s) 27Le bonheur authentique
Le bonheur authentique, sukha, est un état de plénitude durable qui se manifeste lorsque l'on s'est libéré de l'aveuglement mental et des émotions conflictuelles. C'est aussi la sagesse qui permet de percevoir le monde tel qu'il est, sans voiles ni déformations. C'est enfin la joie de cheminer vers la liberté intérieure et la bonté aimante qui rayonne vers les autres.
page(s) IntroductionMotivation de l'ermite (suite)
L'ermite ne se désintéresse nullement du sort de l'humanité, mais se rend compte que dans la situation qui est la sienne, il est non seulement incapable d'accomplir le bien d'autrui, mais il est aussi impuissant à construire son propre bonheur. Sa motivation essentielle est donc de se transformer lui-même pour mieux transformer le monde.
Pour ce faire, il doit impérativement consacrer un certain temps à engendrer en lui-même la force et la liberté intérieures qui sont indispensables pour faire face avec confiance, sagesse et sérénité aux aléas de l'existence et pour contribuer de manière éclairée au bien-être d'autrui.
L'ermite commence donc par comprendre que le bonheur authentique ne dépend pas fondamentalement des conditions extérieures mais de la transformation de son esprit et de sa manière de traduire les circonstances de l'existence en bonheur ou en mal-être. Il comprend que tant que l'on ne s'est pas débarrassé de la haine, de l'obsession, de l'orgueil, de la jalousie et des autres toxines mentales, il est aussi vain d'aspirer au bonheur que de souhaiter la fin de ses brûlures sans retirer sa main du feu.
Contrairement aux apparences, la motivation de l'ermite bouddhiste est fondée sur l'amour altruiste et la compassion. Son but est clair : se rapprocher de l'Éveil afin de devenir capable de remédier aux souffrances du monde.
page(s) Introduction