ego

Extraits étiquetés avec : ego

  • Deviens qui tu es

    Certes si je regarde comment, par mon engagement dans la pratique, ma vie s'est transformée, je ne peux nier qu'elle a pris une tonalité et une ampleur nouvelles. Mais c'est précisément d'avoir renoncé à un projet précis, prédéterminé, qui m'a libéré. C'est tout le paradoxe. Chercher à atteindre un but quelconque nous fait perdre contact avec la réalité de notre expérience, avec l'état concret de notre propre confusion qui est pourtant la seule base de travail et donc notre véritable richesse.

    Le malentendu est qu'en cherchant le bonheur, en se battant pour l'obtenir, nous le manquons. Nous restons prisonniers d'un projet fondé sur le déploiement de l'ego, d'une volonté de puissance à jamais insatisfaite. Le chemin consiste plus radicalement à accueillir tout ce qui est.

    Si je considère l'être que j'étais lorsque je me suis engagé sur le chemin de la méditation, il me faut reconnaître rétrospectivement que mon ambition était alors teintée d'une sérieuse dose de haine envers moi-même, dont je n'étais pas vraiment conscient. Par la pratique, je voulais devenir autre, me débarrasser de tout ce qui, en moi, ne me plaisait pas. Or, le chemin m'a conduit dans une tout autre direction. J'apprends à entrer en amitié avec qui je suis et à travailler avec ma propre confusion, à m'ouvrir à ma propre fragilité. En un sens profond, j'y suis convié à répondre à l'injonction que l'on trouve dans la deuxième Ode pythique de Pindare, reprise par Nietzsche, « deviens qui tu es », dans l'épreuve qu'est pour chacun de nous d'apprendre à savoir comment être.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 322-323
  • Comme c'est petit ce qu'on appelle « moi »

    [C]ette joie qui m'arrive, qui déferle et m'enlève de tout pour me remettre à « moi » et me révèle comme c'est petit ce qu'on appelle « moi », comme c'est maigre et sans vraie consistance, avant cet amour je n'étais pas née, avec cet amour je suis morte, je suis passée d'un néant à un autre, le premier était triste et lourd, le second est radieux, sec et vif comme une attaque en musique, une vibration d'archet, une pirouette de Jean-Sébastien Bach[.]

    Couverture de La folle allure
    page(s) 96
  • L'illusion du moi

    Ce que nous éprouvons comme notre « moi » est un agrégat de pensées familières, d'émotions et de modes de comportement. L'esprit les rassemble, fabriquant ainsi l'histoire d'une entité individuelle qui se perpétuerait au fil du temps.

    Couverture de L'acceptation radicale
    page(s) 48
  • Être là pour tout le monde

    Si nous voulons authentiquement être là pour tout le monde, sans exclure qui que ce soit ou quoi que ce soit de notre cœur, la jolie petite image de nous-mêmes montrant à quel point nous sommes gentils et compatissants en prend un sacré coup.

    Couverture de La voie commence là où vous êtes
    page(s) 184 (21 - Une pratique où l’on joue gros)
  • Fausse solution de la fermeture

    Tout le dharma converge en un même point. Tous les enseignements et toutes les pratiques ne disent qu'une seule chose : lorsque nous nous protégeons fortement nous-mêmes, la souffrance elle aussi est alors forte. Si l'ego ou le cocon devient plus léger, alors la souffrance s'allège elle aussi.

    Couverture de La voie commence là où vous êtes
    page(s) 125 (14 - La bienveillance et la compassion)
  • Liberté intérieure

    L'une des voies vers la liberté intérieure n'est pas à trouver dans l'affirmation de soi, comme on l'entend trop souvent, mais juste dans le fait d'être là. Juste être soi, ni plus ni moins, et être ouvert à l'autre.

    Couverture du Petit traité de l’abandon
    page(s) 101
  • Rencontrer l'autre

    Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi. La plus grande souffrance est selon moi celle qui nous replie sur nous-mêmes, celle qui nous referme sur notre petit moi. Et ça finit par sentir le renfermé là-dedans ! Rencontrer l'autre, c'est se dépouiller un peu de soi, se dépouiller de tout ce que l'on projette sur l'autre.

    Couverture du Petit traité de l’abandon
    page(s) 98
  • Départ biaisé sur la voie

    Il semble que nous prenions souvent un départ biaisé sur une voie spirituelle. Les aspirations qui nous guident sont complètement narcissiques. On pratique le zen pour avoir un superego, un ego indolore, pour être au-delà de la souffrance. Mais de l'autre, nous n'avons pas grand-chose à faire.

    Couverture du Petit traité de l’abandon
    page(s) 97
  • Travailler avec l'ego et le mental

    Dans la mesure ou l'ego et le mental sont des empêchements au cheminement spirituel, on peut se demander s'il ne vaudrait pas mieux balayer le mental et annihiler le moi. Le mental et l'ego étant nos matériaux de travail, leur destruction n'apporterait rien de positif.

    Par contre, on peut les purifier, en sorte qu'ils puissent remplir les fonctions de pensée, de sentiment et d'intégration sans la moindre distorsion. Les endommager ou les répudier – et cela vaut de même pour le corps physique – aurait pour conséquence d'aggraver leur activité de déformation.

    La liberté n'est pas « là-haut », elle réside dans notre volonté et notre capacité à regarder en bas, en haut et partout alentour, afin d'éviter que l'attitude de fuite ou d'impatience ne vienne creuser en nous de dangereux fossés.

    Ce n'est que grâce à l'observation constante que l'on parvient à parfaitement comprendre le mental et l'ego et à abolir leur pouvoir de tyrannie. C'est encore grâce à elle que l'on comprend l'inutilité de la peur et, par-là, apprend à considérer toute chose avec un regard libre.

    Couverture de La voie du non-attachement
    page(s) 10-11
  • Nécessité de l'ego et nécessité de le dépasser

    [L]'homme ne peut exister pratiquement que grâce à ce « moi » qui maîtrise le monde au moyen de notions fixes. Il faut donc que l'homme parvienne à développer une « manière d'être » où son « moi » reste préservé, tout en devenant perméable à l'Être qui transcende les compréhensions du « moi ». C'est alors qu'il pourra devenir un être « authentique » dans le vrai sens du terme, une Personne à travers laquelle se manifeste l'Être dans l'existence.

    Atteindre cette forme de « présence » requiert un « exercice » continuel qui exige de comprendre le quotidien comme « pratique spirituelle ».

    Couverture de Pratique de la voie intérieure
    page(s) 16
  • La conscience, péril et chance

    La vocation de l'homme, c'est de témoigner, à sa façon, de l'Être divin. À « sa » façon, c'est-à-dire en pleine conscience et en pleine liberté.

    Les fleurs, les animaux remplissent leur vocation sans conscience et par la force des choses. Seules, les conditions extérieures peuvent les empêcher de devenir ce qu'ils sont dans leur être.

    L'homme, par contre, possède une conscience grâce à laquelle, en tant qu'« un moi », il se centre sur lui-même. C'est ainsi qu'il se rend plus ou moins indépendant et devient responsable de son devenir. C'est là que se trouvent à la fois sa chance et son péril, car il peut, aussi, « se manquer » lui-même.

    Couverture de Pratique de la voie intérieure
    page(s) 12
  • Juste être assis et ne rien faire

    Si l'on explique zazen à quelqu'un qui ne pratique pas, et que l'on dit qu'il s'agit d'être simplement assis et de ne rien faire, cette pratique peut paraître très ennuyeuse, monotone, sans grand intérêt. Abordé du point de vue de notre ego, zazen est ainsi : comme une sorte de perte de temps alors que l'on pourrait faire tant de choses utiles pour notre vie.

    Mais lorsque l'on s'assoit et que l'on investit vraiment dans l'assise de zazen, c'est-à-dire que l'on met toute son attention et son énergie à n'être que simplement assis sans poursuivre quoi que ce soit, sans non plus rejeter quoi que ce soit, d'un seul coup notre esprit change complètement. C'est une complète révolution par rapport à notre manière habituelle de fonctionner, toujours tournée vers des objets soit extérieurs – des actions, des choses à faire – ou même des objets intérieurs, des pensées, des sentiments, des émotions…

    Ordinairement, on est toujours très occupé, mais lorsque l'on entre dans le dojo et que l'on s'assoit en zazen on n'est plus occupé que par une seule chose : être simplement assis. Et on se laisse dépouiller par zazen de toute autre préoccupation, de tout autre attachement. Et là, au lieu de s'ennuyer, on découvre une manière d'être au monde totalement nouvelle, différente. On est complètement libéré de l'attachement aux objets, aux êtres, aux choses extérieures et on réalise que l'on peut être parfaitement heureux, calme et libre, en étant juste simplement assis. Car être simplement assis veut dire que nous n'avons pas besoin d'ajouter quoi que ce soit au fait très simple, presque nu, d'être là, avec tout ce qui nous entoure, simplement un avec ce qui est. Et que cela suffit, c'est la grande libération de zazen.

    Cela ne veut pas dire que nous ne ferons plus rien dans la vie que zazen mais que ce que l'on fait dans la vie, si notre vie est enracinée dans zazen, devient une sorte d'expression de ce zazen, c'est-à-dire l'expression d'une simple présence au monde, dépouillée de toute forme d'avidité et donc de choix, de rejet. Cela veut dire réaliser une très grande liberté intérieure qui permet de s'investir dans des actions et des relations, mais avec un esprit désintéressé.

    Couverture de Manuel de méditation zen
    page(s) 8-9
  • La poule et le poussin

    La tradition zen compare [la] relation [maître/disciple] à celle qui unit la poule et le poussin prêt à éclore. De même que tous les deux frappent simultanément la coquille de leur bec, ce n'est que dans la volonté commune de rompre la coquille de l'ego que celle-ci se brise à la fin. Le maître ne peut le faire sans l'élève ; l'élève ne peut le faire sans le maître.

    Couverture de S’asseoir tout simplement
    page(s) 19
  • Le maître donne à désapprendre

    Dans la proximité des cœurs, le maître apparaît comme un témoin : il est la preuve que le dharma n'est pas un simple mot, qu'il s'incarne dans la vie d'un homme ou d'une femme. Pour qui sait le découvrir enfin, le maître n'enseigne que par convention, il donne plutôt à désapprendre. Le maître dévoilé dans ses multiples dimensions, l'étudiant est alors prêt à s'engager dans la voie du disciple, acceptant même que sa seule présence défasse toutes les stratégies de l'ego.

    Couverture de S’asseoir tout simplement
    page(s) 18
  • La cuirasse de l'ego

    [N]ous sommes enfermés, tous autant que nous sommes, dans la cuirasse certes protectrice mais terriblement handicapante de l'ego, l'instance qui en nous juge, pense, sait et se satisfait. Seul l'ego se justifie, argumente, manœuvre, et se défend ; seul l'ego souffre, pleure et reste insatisfait.

    Couverture de S’asseoir tout simplement
    page(s) 16
  • Rejoindre l'océan

    La voie, les pratiques, les efforts « héroïques », les progrès ne sont […] que des aspects du rêve dont il s'agit de s'éveiller [… :] l'illusion d'un ego cherchant à rejoindre ce qu'il est déjà.

    Mais ce dérisoire s'appliquerait aussi à l'asthanga marga (le célèbre « octuple chemin ») proposé par le Bouddha. Cet ensemble de pratiques persévérantes devient dans cette optique aussi étrange qu'un manuel enseignant à la vague comment rejoindre l'océan alors qu'elle est l'océan, qu'elle demeure en lui et qu'il demeure en elle dans la perfection de la non-séparation.

    En vérité, pour qu'un ego (même « illusoire » ou « irréel ») puisse tourner toute son attention, toute son énergie psychique vers sa source, vers le Soi (adhyatma), il faut que cette énergie soit puissante et unifiée, libre des pensées, émotions, désirs et peurs habituels (vasana et sankalpa).

    Couverture de La paix toujours présente
    page(s) 15
  • L'angoisse de néantisation du moi

    L'angoisse semble avoir pour cause la crainte de l'anéantissement du moi. Il est vrai que ma seule certitude est qu'un jour je vais mourir. Les états qui accompagnent l'angoisse semblent être en rapport avec la néantisation du moi, laquelle est quotidienne. En effet, il suffit que l'autre ne soit pas d'accord avec moi, que n'arrive pas ce que moi je veux, que se présente ce que moi je ne veux pas, pour avoir l'impression que mon moi est néantisé.

    Couverture de Comment peut-on être zen ?
    page(s) 18
  • Libérer le moi

    [I]l ne s'agit pas d'assassiner le moi mais de le libérer. Cet organe psychique, indispensable au début de l'évolution de l'être, situé dans une perspective évolutive à mi-chemin du nirvāna, n'est pathogène que si l'on s'y identifie et s'y fixe, au lieu de le dépasser.

    Mais il faut s'individualiser avant de se dissoudre. Seul un moi fort peut accepter sans crainte de laisser place au non-moi du bouddhisme (anātman), qui le transcende.

    Couverture de Méditation et psychothérapie
    page(s) 50
  • Vide d'idée de réalisation, d'idée de soi

    Dans l'esprit du débutant n'existe pas la pensée : « J'ai atteint quelque chose. » Toutes les pensées égocentriques limitent notre vaste esprit. Lorsque nous n'avons pas l'idée de réalisation, pas l'idée de soi, nous sommes de vrais débutants. Alors nous pouvons réellement apprendre quelque chose. L'esprit de débutant est l'esprit de compassion. Lorsque notre esprit est compatissant, il est illimité.

     

    Couverture de Esprit zen esprit neuf
  • L'attention dissout l'ego

    Quand il y a une attention totale, on ne forme pas de centre. Ce n'est que l'inattention qui crée le centre. […]

    Lorsqu'il y a attention, il n'y a pas un centre qui réagit [donc personne de blessé, ni de blessure].

    Couverture de L’aventure de l’éveil
    page(s) 44